CONGO : LA DIRECTION GENERALE DE LA MARINE MARCHANDE OPTE POUR DES DOCUMENTS SECURISES

L’annonce de cette option des documents sécurisés pour maximiser les recettes a été faite le 29 septembre 2022 par Armel Christian NKOU, Directeur général de la Marine Marchande, au cours de la cérémonie de lancement officiel des documents sécurisés de cette administration publique centrale, bras régalien de l’Etat en mer. Un événement inédit qui n’a laissé personne insensible au sein de la communauté maritime congolaise.

Le lancement des documents sécurisés de l’administration en charge de la Marine Marchande, n’est pas un geste inopiné et anodin. Il est l’expression du ferme engagement pris par Armel Christian NKOU lors de sa prise des fonctions en qualité de Directeur général de la Marine Marchande.

Engagement dans lequel il affirmait placer la sécurisation des recettes et la rationalisation des dépenses parmi les axes prioritaires de son action à la tête de la direction générale de la Marine Marchande. Car, l’évasion coupable des recettes et des dépenses a-t-il fait constater est devenue un sport que chaque agent pratique allègrement au sein de son administration ; sapant ainsi l’obligation de moyens et de résultats qu’incombe à la DIGEMAR dans l’accomplissement de ses différentes tâches.

Face donc à une assistance composée des directeurs centraux et chefs de services à la Marine Marchande, aux représentants des directeurs généraux des structures du secteur maritime et autres opérateurs, le Directeur général de la Marine Marchande sans user de la langue de bois, a peint le tableau peu reluisant de sa structure, longtemps gangrenée par des anti valeurs que sont le faux et usage de faux, la corruption, la concussion, la fraude, l’extorsion des fonds et la falsification de certains documents à incidence financière délivrée par l’administration maritime.

La fraude des documents, tels les diplômes, les certificats, les licences, les contrats et autres est devenue une monnaie courante. Les fraudeurs usent des moyens d’action de plus en plus innovants et performants et des techniques plus sophistiquées a fait remarquer Armel Christian NKOU. Le risque de fraude étant actuellement très élevé, il était donc impérieux pour la nouvelle équipe dirigeante de la Marine Marchande d’impulser une dynamique nouvelle en y apportant une riposte adéquate à ces actes délictueux qui tirent vers le bas la Direction générale de la Marine Marchande (DIGEMAR).

Pour sécuriser les finances de la DIGEMAR, afin qu’elle retrouve le chemin de son histoire, de son identité et son histoire, il fallait donc a-t-il dit, commencer par sécuriser les sources qui les génèrent notamment les actes et les documents administratifs qu’elle délivre. Ainsi, les documents désormais sécurisés sont : le permis de navigation ; la carte d’identité maritime ; le papier sécurisé. Ce dernier va permettre d’imprimer entre autres, les actes administratifs tels : les autorisations exceptionnelles ; les autorisations d’entreprendre  dans les eaux maritimes sous juridiction congolaise ; les autorisations de relâche ; le droit d’implantation ; les attestations de régularité ; le calcul des droits des marins ; la fiche de la visite médicale du marin.

Pour rassurer les usagers, le Directeur général de la Marine Marchande a tenu à préciser que ces documents sécurisés sont dotés des technologies intégrées pour protéger efficacement les données sur le papier. Et le papier sécurisé permet d’imprimer des documents protégés avec un haut degré de protection anti-copie grâce à des technologies spécialisées. Les éléments de sécurité des papiers format A4 sécurisés permettent d’identifier la différence entre le papier sécurisé et un papier classique falsifié. Le but étant a signifié l’orateur de détecter facilement et immédiatement avec ou sans instruments appropriés, des éventuelles fraudes.

A ce titre, plusieurs points de sécurité ont été intégrés dans le  papier aux fins de définir la visibilité à l’œil nu ; la visibilité uniquement à la lumière UV ; la visibilité
uniquement avec loupe ou microscope.

A retenir par ailleurs que le rôle de l’équipage ; le bordereau d’affrètement ; le livret professionnel sont les autres document à sécuriser dans les prochains jours, en attendant que soit évaluée la portée ou l’impact des premiers documents mis en circulation depuis le 1er octobre 2022.

Selon Armel Christian NKOU la santé financière d’une structure dépend de la probité morale de ses animateurs. C’est ainsi que tout en remerciant ses collaborateurs qui l’ont accompagné dans la mise en route de ce chantier de lutte contre la fraude documentaire et ont compris sa vision qui consiste non seulement à sécuriser les finances, mais aussi et surtout à redorer l’image de la DIGEMAR longtemps ternie par des actes délictueux, il a invité les uns et les autres à une prise de conscience dans la gestion de la chose publique : « Votre contribution est plus qu’attendue dans la dénonciation de certains documents qui vous seront présentés ; documents ne répondant pas aux normes par rapport à ceux que nous allons mettre en circulation à compter du 1 er octobre 2022  ».

Les projets échouent, faute d’une assemblée qui délibère ; mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers a conclu le Maitre des lieux, Armel Christian NKOU visiblement heureux d’avoir mis en musique son projet.

Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo