Femme en Maritime : Mme Racky KANE officier de port et ASIP au Port Autonome de Dakar
1/ Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je m’appelle Mme TALLA Racky KANE. Je suis sortie de l’École Maritime de Bou-Ismail en Algérie avec le diplôme d’Officier de Port après un Bac S2. Actuellement, je suis au Port Autonome de Dakar (Sénégal) en tant qu’Officier de Port Adjoint, mais aussi Agent de Sûreté de l’Installation Portuaire (ASIP) au niveau du port de pêche (môle 10).
2/ Présentez-nous le poste que vous occupez ?
J’occupe le poste d’ASIP au niveau du Centre Opérationnel Polyvalent (COP) (Service Sûreté). En tant qu’ASIP, il y a pas mal d’attributions que je peux énumérer concernant mes missions:
- veiller à l’élaboration et à la mise à jour de l’évaluation de sûreté et du plan de sûreté de l’installation portuaire (PFSP) ;
- mettre en œuvre les dispositions des plans de sûreté dans le domaine portuaire en relation avec la station de pilotage, la capitainerie et concession d’installation portuaire et les administrations chargées de la gestion de la sûreté dans le domaine portuaire. Cependant, il y a aussi l’organisation des tests, c’est-à-dire des drill (entraînement) et des exercices conformément aux dispositions du plan de sûreté de l’installation portuaire (PFSP) ;
- procéder à des inspections de sûreté régulières de l’Installation Portuaire (IP) pour s’assurer que les mesures de sûreté restent appropriées ;
- recommander et incorporer des modifications nécessaires au plan de sûreté de l’IP pour en rectifier les lacunes et mettre à jour les plans en tenant compte des changements pertinents affectant l’installation ;
- accroître la prise de conscience de la sûreté et la vigilance du personnel de l’IP ;
- veiller à ce que le personnel responsable de la sûreté de l’installation ait reçu une formation adéquate, c’est-à-dire les gardes de sûreté ;
- rendre compte au chef de service et tenir un registre des événements qui menacent la sûreté de l’installation, c’est-à-dire Rapport des incidences de sûreté ;
- coordonner la mise en œuvre du plan de sûreté de l’installation avec le ou les agents de sûreté compétents de la compagnie du navire ;
- s’assurer de la coordination avec les services de sûreté ;
- s’assurer que les consignes données aux personnels chargés de la sûreté de l’installation sont respectées ;
- s’assurer que le matériel de sûreté est correctement utilisé, mis à l’essai, entretenu, étalonné ;
- aider aussi l’agent de sûreté du navire à confirmer ses demandes d’identité des personnes cherchant à monter à bord du navire ;
Bref, en tant qu’agent de sûreté nous avons l’obligation de mettre en œuvre le Code ISPS au niveau de l’IP. C’est-à-dire, nous avons le devoir d’assurer la sécurité préventive.
3/ Quels sont les challenges auxquels vous faites face à ce poste ?
Vous savez le Code ISPS est nouveau (2004). Les usagers ne sont pas habitués à de telles mesures, c’est-à-dire les contrôles supplémentaires. Avant le Code ISPS, les contrôles s’effectuaient seulement au niveau des barrières douanières. Maintenant avec le code ISPS, il y a aussi un autre contrôle au niveau de l’entrée des installations portuaires. Les usagers n’étant pas habitués à ce nouveau dispositif, il faut assez de patience pour les sensibiliser et les amener à suivre les règles.
4/ Quels sont les challenges auxquels vous faites face en tant que femme dans le domaine du maritime en général ?
En tant que femme officier, ou femme ASIP, exerçant un « boulot d’homme » (comme les gens ont l’habitude de le dire), je ne rencontre pas de problème sur le plan du travail que ce soit au bureau ou sur le terrain. Je peux quand même dire que ce n’est pas facile d’être femme officier et femme mère au foyer avec des enfants en bas âge (ou qui sont encore au lait maternel.). C’est souvent difficile parfois côté famille, surtout lorsque tu dois travailler toute la semaine et parfois le samedi et le dimanche, ou rentrer tardivement à la maison, souvent à cause d’incident survenu au travail. Mais, côté boulot ça va. Dieu merci. Nous formons une bonne équipe avec mes collègues. Il y a vraiment l’esprit d’équipe.
5/ Quels sont les diplômes à avoir pour pouvoir occuper ce poste ?
En ce qui concerne les diplômes, il faut une formation adéquate, adaptée. Pour être ASIP, il y a une formation obligatoire à faire. Il faut d’abord avoir le certificat ISPS. C’est une formation payante de quelques jours (environ moins d’une semaine) délivrés par des organismes reconnus. C’est une formation un peu chère, mais souvent payer par l’employeur.
6/ Quelles sont les qualités personnelles indispensables pour occuper ce poste ?
En ce qui concerne les qualités indispensables pour occuper ce poste, il faut d’abord la formation. Ensuite la disponibilité, une rigueur et surtout la volonté. Il faut être disponible surtout, car on peut t’appeler à n’importe quelle heure (ex : 22 h, 23 h) chez toi.
7/ Votre mot de fin.
D’abord, je vous remercie d’avoir pensé à moi. Ça m’a beaucoup touché. Merci beaucoup à Pascaline Odoubourou la fondatrice et rédactrice en chef. Merci à toute l’équipe de MARITIMAFRICA.
Un petit message envers les femmes, mes sœurs :
« Soyez brave, courageuse, battez-vous dans la vie. Sachez que dans la vie, il faut se battre. Ne baissez jamais les bras, car la vie est une bataille. Tout vient à point, à ceux qui savent attendre. Ne vous sous-estimez jamais. Dites-vous toujours que vous pouvez le faire… Ayez aussi de la volonté. Il faut seulement garder la dignité, la tête haute ».
Source : Maritimafrica Mag 001