Renforcer l’efficacité des ports africains : Les parties prenantes concluent un atelier clé de la Banque africaine de développement sur le portail de connectivité

La Banque africaine de développement a conclu avec succès un atelier préparatoire de deux jours sur la mise en œuvre du projet de portail de connectivité des ports africains (APC-PP) visant à améliorer la collecte de données et la connectivité entre les ports du continent.

Tenu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 8 au 9 juillet 2024, l’atelier a rassemblé des acteurs clés et des experts de diverses organisations, notamment des associations maritimes et de gestion portuaire, la Commission de l’Union africaine, des communautés économiques régionales et des autorités portuaires de dix pays africains.

Le projet de portail de connectivité des ports africains est soutenu par une subvention de 2 millions de dollars du Centre de coopération multilatérale pour le financement du développement (Multilateral Co-operation Center for Development Finance « MCDF »), basé à Pékin. Cette subvention facilitera la création d’un recueil de données portuaires complet, offrant des données sur les performances des ports et du secteur du transport maritime en Afrique, ainsi que des informations pratiques sur les principaux ports du continent. En outre, le projet développera un outil sécurisé basé sur le web pour la collecte, le stockage et la récupération des données portuaires à travers le continent.

Cette initiative est une réponse aux inefficacités de longue date dans les opérations portuaires africaines, qui ont entraîné des coûts logistiques plus élevés et entravé la croissance économique. De nombreux ports du continent ont souffert d’un sous-investissement et d’un manque de données fiables sur les performances portuaires, essentielles pour une planification et une gestion efficaces.

Pour remédier à ces problèmes, la Banque africaine de développement a mis en place le projet de portail de connectivité des ports africains (APC-PP) afin de numériser et d’intégrer la collecte de données, améliorant ainsi la qualité et la disponibilité des données. Le projet améliorera la planification du développement portuaire, le dialogue politique et les stratégies d’infrastructure régionale, renforçant ainsi la capacité des ports africains.

Les discussions au cours de l’atelier se sont concentrées sur trois composantes de l’APC-PP : l’appui technique, la conception et la mise en œuvre, et la gouvernance du projet.

L’atelier a débouché sur plusieurs recommandations, dont la nécessité d’impliquer des organisations supranationales telles que la Commission de l’Union africaine, les gouvernements africains, les organisations régionales, les associations de gestion portuaire, les autorités portuaires et le secteur privé.

L’atelier a également observé la nécessité d’établir la structure de gouvernance du projet et la formation d’un groupe de travail spécialisé pour examiner les termes de référence et fournir le plan de mise en œuvre du projet, mener une étude sur le plan de durabilité du projet de portail, la préqualification des autorités portuaires présentes en tant que pilotes pour le projet. Ces recommandations devraient avoir un impact significatif sur le secteur maritime en Afrique, en améliorant les opérations portuaires et en réduisant les coûts logistiques.

Jean Marie Koffi, Secrétaire Général de l’Association de Gestion Portuaire de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC), a souligné l’importance du projet : « Les ports jouent un rôle central dans le commerce et l’intégration économique de notre continent. L’amélioration de la connectivité entre nos ports est essentielle pour accroître l’efficacité, réduire les coûts logistiques et renforcer la compétitivité de l’Afrique sur le marché mondial ».

Marco Yamaguchi, chef de division, transport et logistique à la Banque africaine de développement, a décrit le portail envisagé comme « un outil permettant d’optimiser les opérations portuaires afin de faciliter le commerce intra-africain, d’améliorer la sécurité et la transparence, et de promouvoir le développement durable ».

Frédéric Wiltmann, responsable de la programmation au MCDF, a souligné que l’initiative de la Banque visant à soutenir les portails de connectivité portuaire pourrait devenir un outil important pour identifier et prioriser les investissements futurs dans les infrastructures portuaires africaines.

Les prochaines étapes comprennent la mise en œuvre du portail de données portuaires basé sur le web, Africa Port Index, la publication d’un livre de données portuaires, et le renforcement de la collaboration avec les parties prenantes régionales pour assurer le succès de l’APC-PP. Une réunion de suivi est prévue début août à Addis-Abeba, où un comité d’experts portuaires finalisera les instruments de mise en œuvre du projet.