Bilan de l’exercice Grand African NEMO 2023

Du 10 au 15 octobre 2023, l’exercice majeur Grand African NEMO 2023 (GANo 23), co-organisé par la Marine nationale française avec l’Architecture de Yaoundé, a rassemblé 18 nations riveraines[1] du golfe de Guinée et 10 nations alliées[2] dont la France. L’exercice s’est déroulé dans une vaste zone maritime allant du Sénégal à l’Angola.

Ce jeudi 19 octobre, le PHA Mistral a accueilli près de 150 invités venus assister à la clôture de l’exercice, dans les eaux togolaises près de Lomé, avec une démonstration de contre-terrorisme maritime, une revue navale et une présentation du bilan de l’exercice.

L’exercice Grand African NEMO 2023 a pour objectif de contribuer au renforcement des différents maillons de l’architecture de coopération interrégionale issue du sommet sur la sécurité maritime de Yaoundé, allant du Centre interrégional de coordination (CIC) basé à Yaoundé, niveau stratégique, jusqu’au niveau tactique, c’est-à-dire les forces projetées en mer.

Cocktail et VIP DAY de cloture de l’exercice Grand African Nemo 2023 à bord du PHA Mistral.
Les 18 et 19 octobre 2023, le 7ème symposium des chefs d’état-major des marines riveraines du golfe de Guinée s’est tenu à Lomé au Togo, en présence de l’amiral Nicolas VAUJOUR, chef d’état-major de la Marine nationale.
Les échanges portaient sur le thème suivant : « Etats et partenaires du golfe de Guinée, protégeons nos espaces maritimes pour le développement de l’économie bleue »

En lien avec les centres de coordination maritimes (CMC), Grand African NEMO 2023 permet de renforcer de manière concrète la coopération et la coordination entre les différentes marines participantes grâce à la mise en place de nombreux exercices reproduisant des conditions opérationnelles proches du réel et répondant aux problématiques locales. Il permet de renforcer dans chaque Etat riverain du golfe de Guinée les synergies entre les administrations et agences interministérielles impliquées dans l’Action de l’Etat en Mer.

Grand African NEMO 2023 offre aux marines participantes une opportunité de confronter leurs tactiques de lutte et de partager leurs savoir-faire respectifs dans l’optique d’améliorer leur niveau opérationnel dans les domaines relevant de l’action de l’Etat en mer.

Pendant une semaine, trente-quatre unités en mer et sept aéronefs ont enchainé une soixantaine de scénarios complexes s’étalant sur plusieurs jours, impliquant les moyens d’action en mer et dans les airs, mais aussi les centres de commandement et de coordination à terre des marines et garde-côtes participantes. 3000 personnes se sont impliquées dans cette sixième édition qui avait pour objectif de partager les savoir-faire et d’améliorer le niveau opérationnel de chacun en matière de lutte contre la pêche illégale, la piraterie, la pollution maritime, les trafics illégaux et de sauvetage en mer.

Trois unités françaises ont participé à cet exercice d’ampleur : la frégate de surveillance Ventôse et le porte-hélicoptères amphibie Mistral déployés dans la zone dans le cadre de l’opération Corymbe et un avion de surveillance maritime Falcon 50 de la marine nationale française détaché à Dakar.

GANo 23 a bénéficié de l’appui de nombreux partenaires : l’Union européenne au travers des programmes GoGIN et SEACOP notamment, L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Centre de documentation de recherche et d’expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (CEDRE), la commission sous-régionale des pêches (CSRP), le comité des pêches du centre-ouest (CPCO), la commission régionale des pêches du golfe de Guinée (COREP) et pour la première fois l’organisation internationale de police criminelle (INTERPOL). Au total, 90 jours de formation ont été délivrés au profit de 230 marins des nations riveraines.

Enfin, GANo a à cœur de promouvoir les partenariats opérationnels. Ainsi, alors qu’il participait à l’exercice, l’avion Falcon 50 a été redirigé par le Joint Rescue Coordination Center (JRCC) de Praia (Cap-Vert) sur une opération réelle de recherche d’un navire disparu. Le PHA Mistral a également été mobilisé par le COM de Lagos (Nigéria) pour l’investigation réelle d’un bâtiment d’intérêt.

Grand African NEMO

Depuis 2018, Grand African NEMO (GANo) est devenu le rendez-vous annuel majeur de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Grâce à son rôle moteur dans le partenariat issu du sommet de Yaoundé sur la sécurité maritime en 2013, la France, au travers du pilotage de cet exercice ambitieux, contribue de façon déterminante à améliorer la sécurité maritime dans le golfe de Guinée avec ses partenaires africains.

Dans la continuité de GANo, la Marine nationale organise trois à quatre fois par an les exercices maritimes régionaux African NEMO (Navy’s Exercice for Maritime Operations). Ces exercices récurrents alternent d’une zone à l’autre du golfe de Guinée mais toujours avec le même objectif : renforcer l’aptitude des marines riveraines et partenaires à coopérer et agir ensemble dans le cadre de l’action de l’Etat en mer.

Le golfe de Guinée

S’étendant sur 5 707 kilomètres de rivages de l’Afrique de l’Ouest, allant du Sénégal à l’Angola, le golfe de Guinée est une région maritime de premier plan. Située à la croisée des grandes routes maritimes, la région abrite d’importantes ressources naturelles, notamment pétrolifères, halieutiques, ainsi que des minerais qui sont propices à la convoitise et au développement d’activités illicites.


[1] Angola, Bénin, Cameroun, Cap Vert, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Togo, Liberia, Nigéria, République Démocratique du Congo, Sao-Tomé et Principe, Sénégal, Sierra-Leone.

[2] Belgique, Brésil, Danemark, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Maroc, Portugal et Royaume-Uni.

Source : Préfecture maritime de l’Atlantique