Le label ECOPORT pour la promotion de la durabilité environnementale dans les ports

ECOPORT est un label accordé aux ports qui ont mis en place des mesures pour améliorer leur gestion environnementale. Délivré par l’European Sea Ports Organisation (ESPO), une organisation née en 1993, la certification ECOPORT est accordé aux ports respectant les normes environnementales.

ECOPORT a été lancée par un certain nombre de ports proactifs en 1997. Le principe fondamental d’ECOPORT est de sensibiliser à la protection de l’environnement par la coopération et le partage des connaissances entre les ports ; et d’améliorer la gestion de l’environnement.

ECOPORT aide les ports à prendre des initiatives pour protéger l’environnement, améliorer la santé publique et relever les défis du changement climatique.

En obtenant ce label, le port démontre son engagement en faveur de la protection de l’environnement et améliore de surcroît sa réputation (image de marque).

Les critères pour obtenir le label ECOPORT sont basés sur des indicateurs de performance environnementale tels que la gestion de l’énergie, la qualité de l’air, la gestion des déchets portuaires, le développement portuaire, la gestion de l’eau, la gestion des déchets du navire, la gestion du bruit, les opérations de dragage, le changement climatique, la relation avec la communauté locale.

Le port Tanger Med est le premier port africain à obtenir cette distinction et à rejoindre le réseau « ECOPORT ».

Photo : TMSA

 

Principes et objectifs généraux des Ecoports

 Les ports contribuent ou peuvent contribuer à un développement plus durable en favorisant des transports moins polluants que la route ou l’avion, cependant, ces transports et l’économie portuaire tels qu’ils existent génèrent néanmoins également des impacts environnementaux importants, qui pourraient être réduits par de « bonnes pratiques ». Selon l’ESPO, les ports commencent à accepter leur rôle sociétal et ils ont intérêt à mettre eux-mêmes en œuvre une autorégulation au lieu d’attendre qu’un durcissement des lois le leur impose.

il s’agit donc, pour Ecoport, selon l’ESPO :

  • d’essayer d’éliminer l’environnement comme facteur de compétitivité entre les ports ;
  • de créer des règles de jeu équitables dans les enjeux portuaires liées à soutenabilité de la gestion ;
  • d’échanger des informations sur les solutions efficaces et respectueuses de l’environnement ;
  • de travailler ensemble dans des projets collaboratifs environnementaux.

Une démarche proactive, permet aux autorités portuaires, selon l’ESPO :

  • d’anticiper et de se préparer à une nouvelle législation plus soucieuse de protéger l’environnement (et peut-être les équilibres sociaux) ;
  • de développer leur propre cadre juridique, fondé sur de « bonnes pratiques » testées dans les ports par les ports.
  • de choisir et d’optimiser les solutions les plus rentables;
  • de mieux évaluer les performances environnementales des ports (forces/faiblesses) ;
  • d’améliorer les relations avec les parties prenantes proches (citoyens, monde de la pêche, de l’agriculture, etc.) ; et
  • d’améliorer les relations avec les autorités compétentes.

Le système d’évaluation environnementale des ports (PERS) d’EcoPorts est la seule norme de gestion environnementale spécifique au secteur portuaire et est certifiée de manière indépendante. La méthodologie d’autodiagnostic (SDM) d’EcoPorts permet aux ports d’auto-évaluer leur gestion environnementale et de comparer leurs performances à la référence du secteur.

Le Label Ecoport prend en compte dix ODD sur dix-sept:

  • l’ODD 3 : Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge;
  • l’ODD 4 : Assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;
  • l’ODD 6 : Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable;
  • l’ODD 7 : Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable ;
  • l’ODD 9 : Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation ;
  • l’ODD 11 : Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ;
  • l’ODD 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ;
  • l’ODD 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ;
  • l’ODD 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ;
  • l’ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser.

Plusieurs organisations internationales encouragent les ports vers la durabilité.

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Par Aubin Médard MFOU’OU AWANA, Expert junior à l’Observatoire Nationale sur les Changements Climatiques au Cameroun (ONACC)
et Pascaline Odoubourou, spécialiste en Management Portuaire et Maritime