Les nations africaines cherchent des solutions aux déchets plastiques marins provenant du transport maritime et de la pêche à Madagascar
La deuxième Réunion de l’équipe spéciale régionale pour l’Afrique dans le cadre du Projet de partenariats GloLitter se tient cette semaine (du 30 juin au 4 juillet) à Antananarivo. Elle rassemble les principales parties prenantes concernées par la lutte contre les déchets plastiques provenant des secteurs des transports maritimes et de la pêche.
Alors que l’équivalent de 2 000 camions poubelles remplis de plastiques sont rejetés chaque jour dans les eaux de la planète, un chiffre qui devrait presque tripler d’ici à 2040, de nombreux pays africains redoublent d’efforts pour inverser la tendance.
Dirigée conjointement par l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la réunion permettra aux personnes participantes d’approfondir leurs connaissances sur l’intégration des cadres juridiques internationaux dans les politiques nationales, l’optimisation des données et de la recherche et l’exploration de la coopération régionale.
Le Capitaine de vaisseau Jean Edmond Randrianantenaina, Directeur général de l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale de Madagascar a dit :
« Nous vivons à une époque où nos océans sont soumis à une pression sans précédent. On trouve aujourd’hui des déchets plastiques dans le milieu marin dans toutes les mers du monde, des plages les plus éloignées aux fosses océaniques les plus profondes. Les conséquences sont bien connues : effets dévastateurs sur la biodiversité marine, dommages aux engins de pêche et aux infrastructures portuaires, menaces pour la santé humaine et la sécurité alimentaire, et pertes économiques directes dans les industries côtières et maritimes ».
S’appuyant sur les propositions de jumelage du Projet de partenariats GloLitter élaborées lors de la première Réunion de l’équipe spéciale régionale pour l’Afrique au Kenya (2023), la réunion vise à :
- Améliorer les connaissances des personnes participantes sur la ratification et l’intégration des instruments et conventions internationaux dans les politiques nationales.
- Démontrer le rôle crucial de la collecte d’informations, en mer et à terre, pour comprendre les forces et les faiblesses de la région.
- Susciter la collaboration en mettant en lumière les efforts en cours menés par les partenaires régionaux et en encourageant de nouvelles connexions pour partager les connaissances, les outils et les solutions.
Organisé par le Ministère de la Pêche et de l’Économie Bleue et le Ministère des Transports et de la Météorologie avec l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale de Madagascar, onze pays africains y participent (Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Kenya, Madagascar, Mozambique, Nigéria, Sénégal, Soudan, Togo, et Tanzanie).
Les autorités portuaires, les compagnies maritimes et de pêche, les autorités environnementales et les centres de recherche nationaux se joignent également à la discussion.
« Aucun pays ne peut résoudre seul la crise des déchets marins. Nous devons continuer à travailler main dans la main, à partager nos connaissances, à harmoniser nos approches et à tirer parti du soutien international », a ajouté le Capitaine de vaisseau Randrianantenaina.
L’importance de la lutte contre les déchets plastiques dans le milieu marin
D’ici 2050, la quantité de plastique dans l’océan dépassera celle des poissons. Depuis plus de 50 ans, l’OMI joue un rôle de premier plan dans la réglementation des déchets plastiques dans le milieu marin, qu’il s’agisse du contrôle du rejet en mer de déchets ou des navires, par le biais d’une série de conventions et de protocoles internationaux.
Les macroplastiques, tels que les grands sacs en plastique et les engins de pêche, et les microplastiques, petites particules de plastique, persistent dans l’environnement marin. Cette pollution constitue une menace sérieuse pour la vie marine, la biodiversité et la santé humaine. Pourtant, une grande partie de ce plastique pourrait être récupérée et réintégrée dans l’économie par le biais de la réutilisation ou du recyclage.
Au début de cette année, le Plan d’action visant à traiter le problème des déchets plastiques rejetés dans le milieu marin par les navires a été révisé en tenant compte des actions qui ont été menées à bien depuis le Plan d’action initial élaboré en 2018.
La Stratégie visant à traiter le problème des déchets plastiques rejetés dans le milieu marin par les navires et le Plan d’action ont été conçus à titre de contribution à la solution mise en œuvre à l’échelle mondiale pour empêcher que des déchets plastiques ne se retrouvent dans les mers et océans à la suite d’activités menées en mer.
Projet de partenariats GloLitter
Le Projet de partenariats GloLitter, l’un des projets du Programme OceanLitter de l’OMI, aide les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés à identifier les possibilités de prévention et de réduction des déchets présents dans le milieu marin.
Mis en œuvre conjointement par l’OMI et la FAO, le Programme soutient les objectifs de la Stratégie et du Plan d’action de l’OMI visant à traiter le problème des déchets plastiques rejetés dans le milieu marin par les navires, conformément à l’Annexe V de la Convention MARPOL, à la Convention de Londres et au Protocole de Londres, ainsi qu’aux Directives volontaires de la FAO sur le marquage des engins de pêche.
Il vise à doter les pays partenaires des connaissances et des outils nécessaires pour mener des réformes juridiques, politiques et institutionnelles dans les secteurs du transport maritime et de la pêche, en encourageant l’engagement des femmes dans les efforts de lutte contre la pollution du milieu marin par les déchets plastiques.
Source : OMI