L’économie bleue ne concerne pas seulement l’environnement
La préservation de l’écosystème marin assure la durabilité des secteurs économiques en Afrique mais n’est pas l’économie bleue. Le développement de stratégies d’économie bleue en Afrique devrait donc impliquer des spécialistes du secteur maritime, bien que les environnementalistes aient également un rôle à jouer.
L’économie bleue est avant tout un concept qui vise à promouvoir la croissance économique et le plein emploi tout en intégrant les dimensions environnementales et sociales en donnant la priorité aux ressources locales. Ignorer cette réalité serait méconnaître ni le concept inventé par le Dr Günter Pauli, ni le cadre stratégique de l’Union africaine sur l’économie bleue, qui vise à en faire un outil essentiel pour stimuler le développement du continent à travers le potentiel de son domaine maritime.
L’élaboration de stratégies nationales pour le développement de l’économie bleue en Afrique devrait considérer comme secteurs essentiels le transport maritime, dont nos pays ont disparu depuis le démantèlement du système de distribution du fret, la pêche et l’aquaculture qui, outre leur contribution économique, posent un problème de sécurité alimentaire, l’exploitation du pétrole et du gaz, le tourisme et les loisirs. Bien entendu, il ne faut pas ignorer les secteurs émergents tels que les énergies renouvelables, les biotechnologies marines, la capture du « carbone bleu », l’exploitation des métaux précieux des fonds marins, ou encore la question de l’exploitation de la « zone » appelée patrimoine commun de l’humanité.
Il s’ensuit qu’une stratégie équilibrée pour le développement des économies bleues nécessite une combinaison de ressources humaines ayant une connaissance du microcosme maritime africain, de l’économie du transport maritime, de la sécurité et de la sûreté maritimes, des questions sociales et des questions environnementales.
par Barthélemy Blédé, Expert maritime indépendant, Afrique de l’Ouest et du Centre