Bénin : ANCAEM, ARSTM et ISMI signent un partenariat stratégique pour renforcer les capacités des acteurs Maritimes

Le 24 juin 2025 à Cotonou, l’Autorité nationale chargée de l’Action de l’État en Mer (ANCAEM), l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) et son Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI), ont signé un accord de partenariat. Objectif : renforcer la formation des acteurs béninois de la mer, dans un contexte où les enjeux sécuritaires et environnementaux s’intensifient sur les côtes du golfe de Guinée.

Un engagement pour la compétence et la vigilance maritime

Le contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin a salué l’expression ‘’d’une volonté commune : celle de construire, dans le golfe de Guinée, une gouvernance maritime solide, résiliente et indépendante’’. L’accord signé entre l’ANCAEM, l’ARSTM et l’ISMI ce 24 juin 2025 n’est pas une simple formalité administrative. C’est l’aboutissement d’une collaboration déjà ancienne, mais désormais structurée autour d’objectifs concrets : former, professionnaliser, anticiper. Le contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin, et le Colonel Aké Lazare Abé, directeur de l’ISMI, représentant le Colonel Major Karim Coulibaly ont, en présence de M. Corbel, chef du projet ProPORTS, représentant l’Agence Belge de Développement (ENABEL) et le Royaume de Belgique, officialisé cette nouvelle étape au siège de l’ANCAEM à Cotonou.

Derrière les signatures, il y a une volonté commune : mieux préparer les femmes et les hommes qui, chaque jour, assurent la surveillance, la régulation et la sécurité des espaces maritimes béninois. Le partenariat s’inscrit sur une durée de trois ans, renouvelable. Il prévoit la formation initiale et continue des personnels issus des Administrations participant à l’Action de l’Etat en Mer au Bénin (Préfecture maritime, Marine marchande, Marine nationale, Douanes, Police, Gendarmerie, Pêche, Ports, Environnement marin, etc.).

Former pour ne plus subir

Le colonel Aké Lazare Abé, qui représentait le Directeur Général de l’ARSTM, le colonel-major Karim Coulibaly, a salué un partenariat “formel dans les textes, mais réel depuis longtemps dans les faits.” Il rappelle que l’ISMI est né en 2015 dans le sillage des décisions prises lors du sommet de Yaoundé de 2013 sur la sécurité maritime. Depuis, l’institution forme des civils et militaires du golfe de Guinée confrontés à une criminalité de plus en plus organisée en mer : piraterie, trafics, pêche illégale, pollution.

“Ce que nous construisons ici, c’est une capacité à faire face nous-mêmes aux défis de notre mer”, a souligné le colonel Abé, citant notamment l’épisode de l’échouage du remorqueur SPSL UDEME en juin 2024, géré sans drame écologique par les autorités béninoises. Un cas d’école que le responsable a tenu à saluer pour son efficacité.

Un pas de plus vers un Bénin maritime plus solide

Si une dizaine de cadres béninois ont déjà été formés en 2022 dans le cadre d’une première coopération, le nouveau partenariat veut aller plus loin : il prévoit également la participation d’experts béninois aux enseignements de l’ARSTM/ISMI en tant que vacataires. Un échange d’expériences qui vise à enrichir les contenus pédagogiques autant qu’à renforcer les liens institutionnels.

Ce partenariat s’adresse à un public stratégique : les femmes et les hommes qui, dans leurs fonctions respectives, participent à l’Action de l’État en Mer. Le Bénin, avec son port autonome de Cotonou et son ouverture sur le golfe de Guinée, entend jouer sa carte dans le développement d’une économie maritime forte. Mais cela ne peut se faire sans des compétences solides, sans vigilance permanente, sans coordination interinstitutionnelle.

Un symbole, mais surtout un outil

Au-delà des discours, la convention signée ce 24 juin est un outil. Un levier pour transformer les intentions en actions, les besoins en solutions, les risques en opportunités. À travers lui, le Bénin affirme une ambition : maîtriser sa mer pour en faire un espace de développement et non de menaces.

Le soutien de l’Agence belge de développement comme partenaire financier, salué durant la cérémonie, montre aussi que cette dynamique est suivie, accompagnée, scrutée. Car les enjeux sont immenses, et dépassent les frontières du Bénin : c’est tout le golfe de Guinée qui est concerné.

En scellant cette convention, les signataires posent une brique de plus dans une architecture encore fragile, mais essentielle : celle de la sécurité maritime régionale.

Sercom ISMI