Collaboration inter-agences en vue de lutter contre le trafic illicite au niveau des ports à Madagascar
Le Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime de l’ONUDC contribue aux objectifs de développement durable 14, 16 et 17 en aidant les États membres à améliorer la sécurité des ports grâce au renforcement de leur chaîne de justice pénale. À Madagascar, comme dans de nombreuses autres régions du monde, les ports sont le poumon de l’économie et, dans de nombreux cas, un élément central de la sécurité alimentaire. L’amélioration de la gouvernance et de la sécurité portuaire constitue un moyen permettant d’accroître le potentiel des activités économiques légitimes, en réduisant les possibilités offertes aux acteurs illicites d’exploiter les infrastructures portuaires à des fins commerciales illégales.
Grâce au soutien financier de l’Union européenne (UE), l’ONUDC, par le biais de son Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime (GMCP), en collaboration avec l’Organisation maritime internationale (OMI) et INTERPOL, met en œuvre un programme consacré à la sécurité des ports et à la sûreté de la navigation en Afrique orientale et australe et dans l’océan Indien. La Commission de l’Océan Indien se charge de la coordination de ce projet dans neuf pays de la région : Angola, Comores, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles et Tanzanie.
A cet égard, l’ONUDC a organisé, de juin à juillet 2022, une formation de quatre semaines à laquelle ont participé plus de 110 agents travaillant dans les ports de Toamasina et de Mahajanga à Madagascar. Les agents étaient issus de toutes les agences présentes aux deux ports, à savoir : la Gendarmerie nationale, la Police nationale, la Marine nationale, l’Immigration, la Douane, la Brigade de pompiers, l’Agence portuaire, maritime et fluviale (APMF) et la Société du Port à gestion autonome de Toamasina (SPAT) ainsi que des acteurs privés au port, tels que des représentants du terminal à conteneurs et des opérateurs portuaires.
Il convient de rappeler que de telles formations ont un impact positif immédiat. À titre d’exemple, le 13 juillet 2022, un jour après la conclusion de la session de formation à Mahajanga, une équipe conjointe composée d’agents travaillant dans le port et ayant pris part à la formation a intercepté la contrebande de 36 tortues radiées, originaires du sud de Madagascar et classées comme étant en danger critique d’extinction par l’UICN. Les tortues étaient en route à destination des Comores où elles devaient ensuite être acheminées vers le continent asiatique, qui constitue une voie de trafic courante à l’égard de ces espèces.
« Cette interception est un résultat direct de la formation dispensée par l’UNODC, » a déclaré M. Jean-Edmond RANDRIANANTENAINA, Directeur général de l’APMF. En outre, le Directeur général a expliqué que le trafic illicite était en hausse dans la région, y compris à destination et en provenance de Madagascar, et que le soutien de l’ONUDC au renforcement des capacités était très apprécié et jouait un rôle clé en permettant aux ports de disposer des outils nécessaires à la lutte contre cette tendance.
Source & Photo : UNODC