Quelles décisions pour que l’Afrique profite pleinement de ses océans et mer ?

De nos jours, cette vérité selon laquelle, l’essentiel du commerce mondial se fait par mer, n’est plus à démontrer. En effet, 90% du commerce mondiale passe par la mer, d’où son surnom de l’autoroute de la mondialisation. A côté de ces performances économiques, les océans abritent une immense variété de vies marines. En sus, ils régulent la température de la terre et produisent la moitié de l’oxygène, essentiel à la vie. Ce patrimoine mondial est d’une importance capitale pour nos cultures et nos économies.

Cependant, Cette importance primordiale pose le débat sur la gouvernance durable des mers et des océans.

Pour rappel, pendant la période coloniale, nombres de territoires ont été découverts par le moyen des voies maritimes ; En effet, ces territoires finalement colonisés par des puissances économiques ont fini par faire des routes maritimes y menant, des voies d’échanges et de commerce sous monopole.

C’est au 20 siècles que le débat sur les territoires s’accentue, avec l’adoption, le 10 décembre 1982, par l’Organisation des Nations Unies, de la convention sur le Droit de la mer qui délimite les espaces maritimes et détermine les régimes juridiques pour chaque espace. Ainsi, un schéma juridique des étendues maritimes est mis à disposition des Etats qui constituent en effet, la communauté internationale.

L’exploitation des ressources halieutiques (pêche) ainsi que celle des ressources naturelles (pétrole gaz et autres) représentent une part importante dans l’économie des pays, notamment ceux en voie de développement.

En Afrique, la gouvernance des océans est un défi de taille. En effet, l’Afrique possède d’importantes richesses marines. D’après la Banque africaine de développement (BAD), « la valeur ajoutée totale de son seul secteur de la pêche et de l’aquaculture est estimée à 24 milliards de dollars américains » (AfDB 2016 : 3).

Aussi, les réserves de pétrole avérées du continent représentent 8 % des réserves mondiales, et ses réserves de gaz naturel comptent pour 7 % des réserves mondiales.

Ainsi, toutes ces richesses naturelles pour ne citer que celles-là, représentent une potentialité énorme de développement économique et sociale, si elles sont exploitées de façon durable, comme indiqué par les objectifs de développement durable, notamment dans l’objectif 14 : « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines ».

Ainsi, d’ici à 2030, il est recommandé de faire mieux bénéficier les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés des retombées économiques de l’exploitation durable des ressources marines, notamment grâce à une gestion durable des ressources halieutiques. Il faudra aussi inspirer des politiques publiques structurantes  pour promouvoir l’aquaculture et le tourisme.

En somme, pour mieux Profiter pleinement des richesses de la mer, il faut impérativement une gestion concertée ou participative des espaces et des ressources s’y trouvant, une mise en œuvre de politiques adéquates, des orientations politiques claires et des mesures de performance pour évaluer chaque dispositif.

En Afrique, on note une multiplication de structures étatiques avec les mêmes missions assignées. Ainsi, pour une meilleure organisation de ces structures et une bonne coordination des activités, il faudra associer tous les acteurs concernés dans une démarche participative qui aiderait sans doute à faciliter les prises de décisions opportunes.

La FAO n’est pas en reste dans ces initiatives d’accompagnement dont l’objectif est de promouvoir une bonne gouvernance, des processus participatifs de décisions et des pratiques optimales dans le secteur des pêches. L’Initiative Croissance bleue vise à faire converger les aspects environnementaux, sociaux et économiques des ressources biologiques aquatiques pour que les communautés en retirent des avantages équitables.

Awa Camara Bousso

SENEGAL /ANAM

Diplômé en gouvernance maritime/WMU