QUELLES DECISIONS POUR QUE L’AFRIQUE PROFITE PLEINEMENT DE SES OCEANS ET MERS ?

Les eaux, les océans et les mers d’Afrique offrent à toutes les nations africaines de grandes possibilités de croissance et un réseau de voies maritimes très important tant pour leur sécurité que pour leur prospérité. Ce domaine maritime est d’une grande importance en termes de ressources naturelles, halieutiques et énergétiques, de commerce et d’industrie, d’activités scientifiques et de loisirs ; d’où la convoitise.

Pourtant, ces eaux, océans et mers sont fortement menacés par les activités telles la navigation (des ‘‘navires poubelles’’), la pêche (illégale, non déclarée, non autorisée ou INN ; surpêche). Ces menaces sont accentuées par un contexte d’insécurité ponctué de la pollution, de la dégradation de l’environnement marin et de la biodiversité ainsi que du changement climatique. L’impact de toutes ces menaces sur l’aspect socio-économique est impressionnant et coûte extrêmement cher aux Etats africains. Ces obstacles portent fortement atteinte à l’économie bleue de l’Afrique, empêchant ce continent plein de richesses, de tirer pleinement avantage de ses océans et mers.

L’économie bleue est définie par le Professeur Martin NDENDE, comme l’ensemble des activités qui tournent autour de l’eau, la mer, les fleuves et rivières. C’est donc toutes les activités économiques menées dans les océans, les mers, les fonds marins, les lacs, les fleuves, etc. telles : le transport maritime, la pêche, les extractions des ressources des fonds marins, l’exploitation des mines, des énergies renouvelables, le tourisme maritime, etc. L’économie bleue est dite durable lorsqu’elle lutte contre la pauvreté et profite au bien-être de toutes les couches sociales. C’est la dimension sociale du développement durable. Ainsi donc, pas d’économie bleue sans sécurité et sûreté soucieuse de la protection de l’environnement.

Alors, face à ces obstacles qui freinent lourdement le développement de l’Afrique, il se pose l’épineuse question de savoir quelles stratégies adoptées pour favoriser la création d’une plus grande richesse des mers et océans d’Afrique en développant une économie bleue florissante, durable, sécurisée et respectueuse de l’environnement. Telle est d’ailleurs la vision de la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 (AIMS 2050), adoptée en 2014 par tous les 54 Chefs d’Etats africains et dont l’objectif est de faire de l’espace maritime l’un des principaux leviers de développement économique de l’Afrique.

Cette question est d’autant plus pertinente que chaque année, la date du 25 Juillet est consacrée à la commémoration de la Journée Africaine des Mers et des Océans, dans l’optique de rappeler l’importance des Mers et des océans ainsi que la nécessité de créer une plus grande richesse des mers et des océans d’Afrique pour le bien-être de tous.

Aussi, pour tenter de répondre à cette question, nous démontrerons d’abord comment l’économie bleue est à l’épreuve de l’insécurité maritime et de la pollution de l’environnement (I) avant de relever les défis et perspectives envisagés par la stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans ainsi que la charte de Lomé (II) encore appelée charte africaine sur la sureté et la sécurité maritime et le développement en Afrique, adoptée par la Conférence de l’Union Africaine en 2016.

  • L’ECONOMIE BLEUE A L’EPREUVE DE L’INSECURITE MARITIME ET LA POLLUTION DE L’ENVIRONNEMENT

Comme le dit si bien le Professeur Martin NDENDE, l’économie bleue, « Nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique » ne peut valablement exister sans la sécurité et la sûreté. Or les eaux, les océans et les mers africaines sont fortement menacés par l’insécurité (A) et la pollution de l’environnement (B).

A/ INSECURITE MARITIME.

Le domaine maritime africain fait face à des menaces réelles et potentielles qui se traduisent par des pertes massives en vies humaines ainsi que des catastrophes économiques pratiquement inestimables. En plus de la perte gigantesque des revenus, cette insécurité favorise la violence et s’identifie entre autres par :

– Les actes criminels transnationaux organisés et perpétrés dans le domaine maritime tels : le trafic de la drogue, des stupéfiants et d’êtres humains qui favorise la corruption, finance le trafic illégal d’armes à feu, la corruption de la jeunesse, le blanchiment d’argent ; la piraterie et l’enlèvement d’équipages à bord des navires contre rançons ; le vol à mains armés ; l’immigration clandestine par la mer ; le mazoutage illicite, le siphonage du pétrole brut sur le long des côtes africaines ; la contrebande ; les trafics marchands divers ;

– La pêche illicite, non déclarée et non règlementée (pêche INN), la surpêche. La pêche est une source de revenu très importante qui favorise l’autonomisation de ses acteurs. La pêche est incontestablement un facteur de stabilité locale et de sécurité alimentaire. Toutefois, ce secteur d’activité est confronté à :

  • La pêche sans licence, sans autorisation ou licence non valide ;
  • La pêche non déclarée ou déclaration inexacte du fait de la dissimulation des informations sur les captures. Il en est de même lorsque cette activité est exercée en dehors de la zone autorisée, ou pendant la saison interdite, en violation de l’accord de pêche ou encore ;
  • La pêche non règlementée, non conforme du fait de la nature des espèces capturées ou de la technique de pêche employée, donnant ainsi lieu à l’exploitation ou à la surexploitation au-delà des limites de l’utilisation durable.  Il en est de même en cas de non-respect des quotas de pêche ou d’usage des engins et ou technique de pêche prohibés.

De même, la pêche de subsistance a un impact sur le stock halieutique parce qu’elle se pratique dans les zones côtières, lieux de reproduction.

– les délits écologiques, le naufrage délibéré et déversement du pétrole et des déchets toxiques ;

– La communication stratégique et la cyber criminalité tout ceci accentué par un cadre juridique vulnérable.

Toutes ces menaces entravent la démocratie et l’Etat de droit, freinent l’économie et déstabilisent la vie communautaire.

B/ POLLUTION DE L’ENVIRONNEMENT MARIN.

La pollution marine a un impact fort considérable sur la population aquatique. Les eaux africaines sont les plus polluées du monde, pollution aux hydrocarbures, les vols de pétrole, les fuites sur les pipelines, le siphonage des navires, le déballastage des navires avant d’arriver au port, bref, la pollution aux déchets de toute nature. Il ne faut pas perdre de vue que l’Afrique est l’une des destinations de prédilection des déchets dangereux.

La pollution tellurique est également un obstacle à ne pas négliger. Ainsi donc, le déversement dans les océans d’énormes quantité de déchets plastiques constitue également un défi que l’Afrique doit relever. Il est estimé à plus de huit (08) millions de tonnes de plastiques qui achèvent leur course chaque année dans la mer ; et à environ 5000 milliards de débris plastiques qui y sont disséminés. Ces déchets sont ingurgités par les poissons puis par les hommes. Ce qui nuit inexorablement à la santé humaine.

La présence dans l’eau des océans, mers, lacs, fleuves, nappes phréatiques, etc., de substances toxiques telles les eaux usées, les produits phytosanitaires, les produits chimiques, les excréments, etc. la rend impropre à la consommation. Ainsi donc, cette eau polluée devient pour l’homme un grand vecteur de maladies.

Les produits morts ou empoisonnés, résultant de la pêche sont allègrement consommés par les hommes avec pour conséquence l’intoxication de l’organisme humain pouvant même entraîner la mort. C’est ainsi qu’à Minamata au Japon, des centaines de personnes avaient été découvertes mortes parce qu’elles avaient consommé des poissons pêchés dans des eaux polluées par du mercure rejeté par une usine chimique.

Etant donné le nombre et la capacité sans cesse croissante des facteurs qui menacent le domaine maritime de l’Afrique, une action conséquente se doit d’être menée pour s’attaquer à ces problèmes au niveau national, régional et continental.

  • DEFIS ET PERSPECTIVES : LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIE AFRICAINE INTEGREE POUR LES MERS ET LES OCEANS AINSI QUE LA CHARTE DE LOME

La mise en œuvre effective des stratégies énoncées par AIMS 2050 ainsi que celles qui résultent de la Charte de Lomé s’impose (A) pour une bonne gouvernance maritime au service de l’économie bleue durable (B) pour le bien-être de tous.

A/ ELABORATION ET MISE EN ŒUVRE DES POLITIQUES ET STRATEGIES EN VUE D’AMELIORER LES NORMES DE SECURITES ET DE SURETE MARITIMES EN AFRIQUE

Ces politiques et stratégies sont de plusieurs ordres et portent entre autres sur :

  • La gouvernance maritime 

Au niveau national, chaque Etat se doit d’assurer une bonne gouvernance maritime basée sur un meilleur échange d’informations, une communication effective et une coordination efficace de ses actions pour une meilleure protection du territoire maritime. A ce titre, chaque Etat doit :

Eliminer les pratiques de transports maritimes non conformes aux normes, renforcer la sûreté et la sécurité, veiller et assurer la protection du milieu marin contre la pollution, améliorer les conditions de travail et de vie des personnes à bord des navires, tout ceci par un véritable contrôle et le renforcement des inspections par de l’Etat de port ;

– Veiller au respect scrupuleux des conventions maritimes internationales ;

– Elaborer et mettre en œuvre des politiques de migration visant à éradiquer les pratiques de trafic de personnes ;

Mettre en œuvre des stratégies intégrées et équilibrées contre le trafic des drogues et stupéfiants, partager et rapporter les informations utiles, interdire les navires suspectés de se livrer à la piraterie, le vol à main armée à bord des navires, appréhender et poursuivre les personnes commettant ou sur le point de commettre un acte de piraterie ou de vol à main armée à bord de navire ;

Au niveau continental, Les Etats membres de l’Union Africaine doivent :

Elaborer des cadres juridiques pour la coordination des interventions des Etats en mer et dans les eaux intérieures, harmoniser les législations maritimes nationales pour se conformer aux instruments juridiques internationaux pertinents et former le personnel chargé de leur mise en œuvre ;

Renforcer les synergies stratégiques bilatérales et multilatérales ;

Mettre en place des cadres juridiques pour la poursuite des auteurs de la piraterie et d’autres crimes maritimes.

  • La mise en œuvre effective de la Zone Exclusive Maritime Commune de l’Afrique (CEMZA)

La mise en œuvre effective de cette zone exclusive maritime commune offrira à l’Afrique d’énormes avantages géostratégiques, économiques, politiques, sociaux-sécuritaires puisqu’elle suscitera forcément des efforts collectifs et permettra de réduire les risques de toutes les menaces transnationales, les dégâts environnementaux, la contrebande et le trafic d’armes.

  • La coopération et la coordination inter-institution et transnationale sur la sûreté et la sécurité maritime

Cette coopération et coordination transnationale doit être promue entre les Etats membres dans l’esprit de l’architecture africaine de paix et de sécurité (AAPS). Chaque Etat membre de l’Union Africaine doit :

– Organiser son action en mer et développer sa capacité à protéger son domaine maritime et à fournir l’assistance requise à d’autres Etats ;

Renforcer la répression en mer par la formation et la professionnalisation des forces navales, des gardes côtes, des agences chargées de la sûreté et de la sécurité maritimes, des autorités douanières et des autorités portuaires ;

Assurer les patrouilles de surveillance et de reconnaissance dans les zones de mouillage, la zone économique exclusive, le plateau continental à des fins de répression, de recherche et de sauvetage ;

Mettre en place une plateforme d’échanges et de partages d’expériences et de bonnes pratiques en matière de sûreté et de sécurité maritimes.

Les Etats doivent coopérer au niveau national, régional, continental à l’effet de promouvoir et exploiter les ressources marines dans leurs eaux territoriales à travers des échanges dans les domaines scientifiques et technologiques, des partenariats pour la recherche et l’innovation, ainsi que la promotion et le renforcement de l’économie bleue.

Les Etats membres de l’Union Africaine doivent établir les accords continentaux et régionaux pour la mutualisation des atouts à travers l’élaboration des programmes communs sur l’application des lois, les services de recherche et de sauvetage, les crises humanitaires, les secours humanitaires et d’urgence, etc.

  • La mise en œuvre effective des Centres Opérationnels Maritimes Régionaux et des structures nationales de coordination

La mise en œuvre effective des quartiers généraux régionaux standardisés et des centres opérationnels de coordination maritime (QG-COM) permettra : d’accroître l’efficacité et le rendement de la Force africaine en attente (FAA) lorsque les marines africaines participeront à des opérations intégrées, et améliorer la connaissance de la situation dans le domaine maritime africain incluant toutes les organisations et agences qui jouent un rôle majeur dans la sûreté et la sécurité maritimes.

De même, chaque Etat membre doit mettre en place une structure nationale de coordination et un centre de sensibilisation aux questions maritimes visant à coordonner les actions de sauvegarde et de renforcement de la sûreté et de la sécurité maritimes.

  • La stratégie intégrée en matière de tourisme et de loisirs maritimes

L’activité de loisir maritime peut être définie comme l’activité comprenant toutes les installations de loisirs le long ou à proximité des zones côtières ainsi que le tourisme de croisière. Il comprend donc toutes les activités régies par le milieu marin et les ressources marines, y compris l’écologie maritime et les activités connexes telles que le surf, la pêche, la voile, la plongée sous-marine, etc. A ce titre, la Commission de l’Union Africaine doit pouvoir développer un tourisme maritime et une stratégie globale de loisir pour le contient.

Il faut dire que le tourisme en Afrique est prometteur mais très souvent sous-estimé. Chaque Etat africain doit promouvoir le tourisme côtier et maritime en tenant compte des aspects environnementaux. Ce qui va générer indubitablement des emplois et des opportunités pour l’entrepreneuriat, réduisant ainsi la pauvreté, favorisant la stabilité et la préservation du patrimoine et de la culture.

  • La manutention et l’expédition des substances et marchandises dangereuses.

La manipulation et l’expédition des matériels, substances et marchandises dangereux sont un problème capital qui imposent que les Etats africains se soumettent à la conformité et aux exigences des textes internationaux pertinents tels le Code international des marchandises dangereuses ou Code IMDG, la Convention de Bâle, la Convention de Bamako sur l’interdiction d’importation vers l’Afrique et le contrôle des mouvements transfrontaliers et la gestion des déchets dangereux en Afrique.  Les Etats africains doivent arrimer leurs législations nationales à ces textes et canaux internationaux pertinents.

B/ PROMOTION DE L’ECONOMIE BLEUE.

⇒ Quelle Afrique voulons-nous ?

Conformément à l’Agenda à l’Horizon 2063 de l’Union Africaine, l’économie bleue « contribuera énormément à la transformation et à la croissance du continent ». A ce titre, les Etats africains se doivent de mettre un accent particulier sur l’économie bleue durable comme stratégie de développement socio-économique pour l’amélioration du bien-être humain, la préservation et la protection de l’environnement.

La stratégie AIM 2050 indique avec beaucoup de précision et d’emphase que « les mers et les océans sûrs, saints et productifs sont au centre du bien-être des citoyens africains, de la sécurité économique et du développement social durable ». Aussi, une campagne panafricaine baptisée « plus de cécité des rivières » devra être lancée annuellement par la Commission de l’Union Africaine et les communautés économiques régionales via l’utilisation des plateformes dans le monde dans l’optique de sensibiliser le grand public sur l’importance de la mer.

Dans la même veine, cette Commission de l’Union Africaine devra organiser chaque année également une conférence sur la sécurité maritime et le développement ou Conférence SMD à l’effet de permettre aux experts maritimes du secteur public et privé de se réunir et d’échanger sur des questions maritimes multisectorielles.

Conscient de ce que l’économie bleue constitue la « Nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique », des stratégies maritimes intégrées de l’Afrique, une politique commune de la pêche et aquacole appropriée pour la conservation, la gestion et l’exploitation des stocks de poissons et d’autres ressources biologiques conformément à l’approche de l’écosystème et du principe de précaution pour tout le CEMZA doivent être effectivement mises en œuvre pour son développement.

Les Etats africains doivent tant au niveau national, régional que continental :

– Elaborer et mettre en œuvres des politiques et programmes pour l’utilisation durable des ressources marines, éviter la surexploitation et le pillage des fonds marins ;

– Elaborer et mettre en œuvre une politique et stratégie pour la réduction de la pollution de l’environnement marin ;

Encourager le développement des flottes et/ou flottilles de pêche ainsi que de sa capacité de transformation locale. Cette solution permettra à l’Etat d’être apte à exploiter par lui-même ses ressources halieutiques et ne pas devoir passer des accords de pêche défavorables ou lésionnaires.

L’Etat de pavillon doit pouvoir délivrer des licences ou des autorisations de pêche, procéder à la vérification des relevés de captures d’espèces ciblés ou non.

Infliger des sanctions lourdes et dissuasives lors des arrestations et être à mesure de surmonter ou de faire face aux pressions internationales lorsque les mis en cause sont des étrangers.

Au niveau régional ou communautaire, les Etats doivent mettre en place une politique commune de pêche (PCP) qui favorise l’égal accès des pêcheurs de la communauté aux zones maritimes relevant de la souveraineté des Etats membres. Cette PCP doit pouvoir chaque année déterminer le taux admissible de capture (TAC) par stock qui doit ensuite être reparti en quotas entre les Etats membres en prenant en compte les activités traditionnelles de pêche, la dépendance particulière de certaines populations côtières à la pêche, de façon à assurer à chacun une stabilité socio-économique.

Assurer la promotion de la pêche, de l’aquaculture durable. L’Etat doit également prendre en compte les intérêts des pêcheurs qui vivent de la pêche artisanale et de subsistances et prendre dans les pêcheries des mesures telles que la création de la licence de pêche communautaire pour assurer une exploitation durable des ressources halieutiques qui allient mesures conservatoires et mesures de contrôle et de développement des flottes de pêche ;

Promouvoir la création d’emplois le long des côtes, codifier et favoriser la promotion de la pêche artisanales en formant les acteurs de ce secteur, en encourageant la transformation locale des produits halieutiques, et en facilitant leur commercialisation sur le marché national, sous régional et international ;

Mettre effectivement en place la zone maritime commune pour tous les membres de l’Union Africaine, la CEMZA, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique maritime commune africaine pour la gestion des océans, des mers, des voies navigables intérieures et des ressources d’Afrique ;

Lutter contre la corruption par laquelle des fonctionnaires véreux perçoivent des sommes d’argent ou des avantages quelconques à l’effet de « fermer les yeux » sur les activités de pêche illicite ;

Mettre en œuvre une politique de lutte contre la pollution tellurique pour la préservation de l’économie bleue. A ce titre, les instruments internationaux imposent aux Etats de prendre toutes les mesures visant à prévenir, réduire et maîtriser la pollution du milieu marin qu’elle qu’en soit l’origine ;

Consentir des efforts pour dissuader les activités illégales des pêches. Ces efforts de dissuasion passent par : des inspections et des contrôles systématiques et rigoureux, la surveillance régulière par les patrouilles en mer, accompagnés des sanctions sévères appliquées aux contrevenants des activités illégales ;

Coopérer et signaler toutes activités de pêche illégale à la Commission de l’Union Africaine à l’effet d’envisager des sanctions supplémentaires renforcées et dissuasives ;

– Mener des réformes nécessaires pour la bonne gouvernance dans le secteur de la pêche continentale et de l’aquaculture afin de contribuer à la création d’emploi dans ce secteur, réduire l’insécurité alimentaire et la malnutrition et d’encourager la diversification de l’économie.

Nous pensons qu’en observant ces quelques mesures, politiques et stratégies fortement soutenues par AIMS 2050, les Etats africains pourront pleinement tirer avantages de leurs océans et mers et sortir progressivement et incontestablement de leur sous-développement pour le bonheur, l’épanouissement et l’amélioration du bien-être humain.

Les individus que nous sommes, les ONG, les associations, etc. peuvent et doivent prêter main forte aux Etats pour la réalisation de cette mission, ne se reste que par des sensibilisations du grand public ainsi que des communautés riveraines des espaces maritimes, à travers divers canaux de communication (média, réseaux sociaux, conférences, séminaires, etc.), à l’importance, l’essence même des eaux, océans, mers et la préservation de l’environnement.

A ce titre, en faveur de la célébration de la journée africaine des mers et African Women In Maritime (WIMAFRICA) a organisé à Lomé au Togo des 25 au 27 Juillet 2022 un atelier sur « LA PROMOTION DES PARTENARIATS, DE L’INNOVATION ET DE LA FINANCE BLEUE EN VUE DE L’ECONOMIE BLEUE EN AFRIQUE ».

De même, à l’occasion de la célébration de la première journée internationale consacrée aux femmes du secteur maritime, le 18 Mai dernier, cette association a procédé au nettoyage des plages (Limbé, Kribi, Douala) puis y a déposé des poissons gloutons dans l’optique de sensibiliser les uns et les autres à l’urgence et la nécessité de préserver notre environnement.

TELLE EST L’AFRIQUE QUE NOUS VOULONS D’ICI 2063.

Par Sophie De Sylvie DJOUFA TIEMAGNI
Spécialisée en droit et activités maritime / Economie Bleue
Diplômée du Centre de Droit Maritime et Océanique
De l’Université de Nantes – France –
Point Focal WIMOWCA/Cameroun
Membre active du WIMA/WISTA/WIMOWCA
Fondatrice & CEO du Cabinet d’Avocats TIEMAGNI
(Douala-Cameroun)
Email : sophiedjoufa@yahoo.fr