CONGO-BRAZZAVILLE : Mise à jour du plan national d’intervention d’urgence en cas de pollution par les hydrocarbures en milieu marin et côtier (PNIU)

Organisé par la Direction Générale de la Marine Marchande avec l’assistance  technique du projet GI WICAF, Pointe-Noire, la ville côtière de la République du Congo abrite du 21 au 25 janvier, le séminaire atelier relatif à la mise à jour du Plan National d’Intervention d’Urgence en cas de pollution majeure par les hydrocarbures en milieu marin et côtier. Le ministre des transports, de l’Aviation civile et de la Marine Marchande Honoré SAYI a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux en présence des autorités civiles et militaires  locales, des directeurs généraux des administrations et structures impliquées dans la mise en œuvre du PNIU et des membres de l’état major du commandement du PNIU.

Institué par le gouvernement de la République du Congo en 2001, le plan national d’intervention d’urgence en cas de déversements d’hydrocarbures, document capital décrivant le système national de lutte, est un texte indispensable à toute réponse coordonnée faisant appel à toutes les institutions concernées, les opérateurs publics et privés des secteurs pétroliers, miniers, portuaires et de transports maritimes. Ce plan a été certes plusieurs fois testé et mis à jour, notamment en 2006, 2009, 2011 et en 2015,mais sa mise à jour est évident et impératif au regard de nombreuses mutations intervenues à tous les niveaux institutionnel, juridique, organisationnel et technologique.  Le présent séminaire atelier est le neuvième effort conjoint entrepris par le Congo avec l’appui technique du projet GI WICAF depuis son lancement en 2006. C’est à juste titre que Anaïs GUILLOU, chef du projet GIWICAF a dans son allocution de circonstance déclaré : « c’est donc tout naturellement que nous continuons à apporter notre soutiens dans cette étape de plus pour le renforcement du système national d’intervention en cas de déversements accidentels indispensable à la protection des intérêts humains, économiques environnementaux de la République du Congo ».

Le Congo Brazzaville a  à l’observation ,  pris une bonne habitude de  mettre à jour, de compléter, d’étendre, et de renforcer son système de préparation et de lutte afin de le rendre opérationnel et efficace .Une manière pour lui de  mieux se préparer à faire face à d’éventuels risques de déversements d’hydrocarbures. C’est donc dans cette optique , que la République du Congo a sollicité le GI WACAF pour une fois de plus  l’accompagner  dans cette démarche de revue et de mise à jour complète de son système national pour le rendre plus robuste . La mise à jour du système  national d’intervention en cas de déversements accidentels, objet du présent séminaire atelier, est un sujet très important pour le Congo, a dit  Christian Armel NKOU, directeur Général de la Marine marchande « Le Congo est un pays producteur du pétrole en offshore et qui regorge une diversité de richesse halieutiques ou bio marines. Avec en sus la présence des plateformes et des navires pétroliers qui touchent le Port Autonome de Pointe-Noire, le Congo Brazzaville notre pays est potentiellement exposé à des risques majeurs de pollution par des hydrocarbures en mer susceptibles de mettre en péril notre écosystème marin ».

Toutes ces activités en mer et à terre contribuent effectivement au développement certes du pays, mais elles constituent par contre une source susceptible de pollution. Ce séminaire atelier est donc une occasion privilégiée, pour les participants de répondre à cet objectif majeur , celui de renforcer la capacité nationale au plan de lutte  contre la pollution aux hydrocarbures. Dans la même veine, Christian Armel NKOU a renchéri : « Voici donc pour nous ,le lieu et le moment de mener une réflexion approfondie, afin d’élaborer un plan national d’intervention d’urgence adapté à notre réalité socio-économique, prenant en compte aussi des phénomènes de changements climatiques, qui sont à l’origine de grandes catastrophes naturelles y compris en mer . Ainsi donc, nous devons  avoir le courage de dire que l’impréparation face à la pollution marine accidentelle ne saurait être admise  et tolérée  dans une société exerçant dans la production pétrolière et d’autres activités maritimes, le risque zéro ne saurait existé ».

La tenue de cet atelier symbolise l’engagement du gouvernement du Congo Brazzaville  en faveur de la protection durable de l’environnement. C’est ainsi  que tout en saluant dans son discours d’ouverture des travaux, le Président de la République Denis SASSOU NGUESSO pour son implication dans l’adoption des politiques liées à la protection de l’environnement qui prend en compte la gestion durable des espaces maritimes ; et le premier ministre  Chef du gouvernement Anatole Collinet MAKOSSO pour des mesures et actions menées en matière de protection de l’environnement marin, côtier et Fulvio-lacustre, le ministre des transports de l’aviation civile et de la marine marchande Honoré SAYI a invité les experts et autres participants à plus d’abnégation et de sérieux ,pour parvenir aux objectifs visés : « En votre qualité d’experts, vous êtes familiers aux aspects stratégiques et opérationnels de la prévention et de lutte contre la pollution. Je vous reconnais aptes et disponibles pour parvenir à l’atteinte des objectifs que vous vous êtes assignés. Vous avez prévus informer le grand public des enjeux de la prévention et de lutte contre la pollution, avant de vous repartir en groupe de travail pour examiner les différents scénaris qui seront présentés en atelier. Je vous exhorte de tirer de ces scénaris les riches enseignements ainsi que les meilleures pratiques recensées qui permettront d’intervenir de manière rapide et efficace en cas de déversement d’hydrocarbures en mer et de parvenir à l’application effective du plan national d’intervention urgente (PNIU)  »

Il sied de souligner pour la gouverne, que le projet  Initiative Mondiale pour l’Afrique Occidentale, Centrale et Australe (GI WACAF), œuvre dans l’esprit de la convention internationale de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures dite Convention OPRC de 1990. Depuis le lancement de ce projet en 2006, la République du Congo a bénéficié d’une assistance technique multiforme. Cette assistance a abouti à l’élaboration du PNIU et aux amendements de 2009,2011 et 2014.

 

Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo