Débloquer les opportunités pour le transport maritime vert en Afrique

Photo : GMA

Une conférence sur le transport maritime vert, qui s’est tenue à Accra, au Ghana, les 15 et 16 février, a permis d’examiner les possibilités et les défis qui se présentent aux pays africains en matière de décarbonisation du transport maritime international. Parmi les principaux moteurs du changement figurent un cadre réglementaire ambitieux et mondial mis en place par l’OMI et portant sur l’efficacité énergétique, le développement de nouvelles technologies et les investissements dans les énergies renouvelables et les infrastructures.

La conférence – la première du genre sur le continent – a été co-organisée et co-sponsorisée* par l’OMI, en collaboration avec les autorités maritimes du Ghana et du Danemark. Les participants venaient de 15 pays africains.

En ouvrant la conférence, le secrétaire général de l’OMI, Kitack Lim, a souligné l’importance de la collaboration et de la coopération : « Sur tout le continent, il existe une forte volonté et un engagement à travailler avec toutes les parties prenantes pour explorer et faire un pas en avant vers les énergies renouvelables, pour s’assurer que le transport maritime bénéficie des investissements et des transferts de technologie appropriés, et que la main-d’œuvre du futur est équipée pour cette transition impérative. Le partage des connaissances est essentiel ».

 

M. Roel Hoenders, chef du service de la pollution atmosphérique et de l’efficacité énergétique de l’OMI, a présenté les dernières réglementations de l’OMI en matière d’efficacité énergétique (EEXI et CII) et l’état d’avancement de la révision de la stratégie initiale de l’OMI en matière de gaz à effet de serre, ainsi que l’élaboration d’un panier de mesures de réduction des gaz à effet de serre à moyen terme et l’évaluation d’impact associée.

Grâce à un programme de panels en personne et de sessions interactives de haut niveau, les principaux décideurs et conseillers des pays africains, les principaux représentants des entreprises de la chaîne de valeur maritime, des armateurs et opérateurs aux propriétaires de cargaisons, les ports, les producteurs d’énergie et les institutions financières, les banques de développement, les universités et la société civile ont identifié les attentes en ce qui concerne la révision de la stratégie initiale de l’OMI en matière de GES et le développement de mesures économiques. De nouvelles façons de travailler ensemble, notamment entre le secteur public et le secteur privé et entre les pays développés et les pays en développement, sont cruciales pour la transition verte.

Les sessions du panel ont abordé les opportunités et les défis en termes de déblocage de financements pour les infrastructures portuaires, la production d’énergie renouvelable, la formation et le développement des compétences des marins ainsi que la création d’emplois et l’attraction des jeunes générations vers une industrie maritime africaine à faible émission de carbone.

Les représentants des pays ont souligné la nécessité d’évaluer correctement les impacts possibles sur les États des prochaines mesures de réduction des gaz à effet de serre de l’OMI. L’accent a été mis sur la nécessité d’assurer une transition équitable, notamment par le biais d’un renforcement des capacités et d’une coopération technologique supplémentaires fournis par l’OMI.

L’accent a également été mis sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et intercontinentale en vue de promouvoir un transport maritime économe en énergie, notamment par l’utilisation des futurs revenus du carbone pour les infrastructures de soutage dans les ports, les bourses d’études dans le domaine de l’économie des énergies renouvelables et l’éventuelle modernisation et mise à niveau de la flotte de transport maritime africaine.

La conférence a permis de recueillir des éléments utiles qui pourront alimenter les discussions lors des prochaines réunions du groupe de travail intersessions sur les gaz à effet de serre (ISWG-GHG) et du MEPC 80, qui verront l’adoption de la stratégie révisée de l’OMI en matière de gaz à effet de serre et la poursuite du développement du panier de mesures de réduction des gaz à effet de serre à moyen terme, y compris l’analyse associée des impacts possibles des mesures économiques sur les États.

L’OMI soutient les pays en développement dans la production d’énergie renouvelable, par le biais du PECI, de projets et du Fonds d’affectation spéciale de l’OMI pour la réduction des GES, et a organisé des événements antérieurs sur les possibilités d’assurer une transition  » juste et équitable  » de la navigation internationale, comme cela a été présenté lors du 2e symposium de l’OMI sur les carburants alternatifs qui a eu lieu le 21 octobre 2022, voir : Symposium de l’OMI sur les carburants alternatifs à faible et zéro émission de carbone pour le transport maritime, ainsi que lors de la COP 27 à Sharm-el-Sheikh.

Le thème du Monde Maritime 2023 est « MARPOL à 50 ans – Notre engagement continue ».

* par le biais du programme intégré de coopération technique de l’OMI (ITCP)

Source : OMI