Façonner l’avenir de la stratégie nationale pour l’économie bleue du Cameroun

Du 29 au 31 juillet 2024, Yaoundé a accueilli un atelier consultatif des parties prenantes visant à façonner la stratégie nationale de l’économie bleue du Cameroun. Cet événement crucial a rassemblé diverses parties prenantes pour affiner et finaliser la stratégie, en se concentrant sur des objectifs clés tels que l’identification des questions prioritaires, la résolution des problèmes et la mise en place d’une gouvernance solide et de mécanismes de coordination. L’événement a été financé par le soutien du Royaume de Norvège à l’UA-BIRA.

L’atelier s’est ouvert sur les remarques de M. Georges MBA ASSEKO, chef de la division de l’économie bleue à la Commission de l’UA/DARBE. Il a souligné la nécessité pour la stratégie camerounaise de s’aligner à la fois sur les Communautés économiques régionales (CER) et sur la Stratégie africaine pour l’économie bleue. Il a exhorté les participants à renforcer la coordination entre les agences nationales, à concevoir des cadres juridiques efficaces et à mettre en place des systèmes de suivi et d’information sur les progrès de l’économie bleue. L’accent a été mis sur l’identification des chaînes de valeur bleues, l’évaluation de l’impact économique et l’engagement du secteur privé pour le financement de la transition vers une économie bleue durable dans le contexte de l’AfCFTA.

Baschirou Moussa Demsa, consultant pour les ressources animales à la CEEAC, a souligné l’importance des efforts de collaboration dans le développement de la stratégie nationale. M. Jaju Manu Guigado, secrétaire général du ministère de l’élevage, de la pêche et des industries animales, a prononcé le discours d’ouverture officiel au nom de l’honorable ministre. Il a souligné le potentiel de l’économie bleue pour créer des emplois, augmenter les revenus et renforcer la sécurité alimentaire, déclarant officiellement l’atelier ouvert.

Les participants comprenaient des représentants de divers ministères, tels que le ministère de l’économie, de la planification et du développement régional (MINEPAT), le Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA), le Ministère de l’Eau et de l’Énergie (MINEE), le ministère des transports (MINT), l’Autorité Portuaire Nationale (APN), le Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MINRESI), le Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique  (MINMIDT), Ministère du Tourisme et des Loisirs (MINTOUL), Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED), Ministère des Finances (MINFI/DOUANES), Ministère du Commerce (MINCOMMERCE), Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL), Organisation Africaine pour la Conservation des Mammifères Marins (AMMCO), Réseau des Femmes Africaines transformatrices et commerçantes de poisson (AWFISHNET), Consultant National, CEEAC, Commission de l’Union Africaine, et personnel de l’UA-BIRA.

La première session technique, modérée par M. Rafik Nouaili, a été marquée par la présentation du Dr Patrick Karani sur la Stratégie pour l’économie bleue en Afrique (ABES). Cette présentation a donné un aperçu de l’évolution de la stratégie, en se référant à des instruments clés tels que la Conférence mondiale sur l’économie bleue de 2018 et l’Agenda 2063 de la Commission de l’Union africaine (CUA).

Martin Ndende a ensuite discuté du cadre de gouvernance de l’ABES, incitant les parties prenantes à explorer la manière dont une stratégie continentale peut bénéficier à l’élaboration des politiques et au renforcement des capacités.

La deuxième session, également animée par le Dr. Karani et M. Nouaili, s’est concentrée sur des informations sectorielles spécifiques à l’économie bleue du Cameroun. Les présentations de Georges MBA ASSEKO et du Prof. Dr. Andrew Baio ont mis en évidence les dispositions institutionnelles et le potentiel inexploité des ressources de l’économie bleue, en soulignant la nécessité d’ajouter de la valeur par la transformation, la préservation et la technologie.

Les discussions qui ont suivi ont révélé plusieurs questions essentielles : le rôle de l’économie bleue dans la transformation structurelle du Cameroun, l’impact sur l’extraction du pétrole, du gaz et des minerais, la nécessité d’une coordination efficace et le potentiel de la stratégie en matière de sécurité maritime, de pollution plastique et de bénéfices pour les communautés.

Les participants ont également examiné l’importance de la recherche, du développement et de l’éducation dans l’économie bleue, ainsi que la nécessité d’un engagement inclusif des parties prenantes. Les recommandations de l’atelier ont porté sur la manière dont le projet de stratégie abordera ces questions, l’alignement sur les cadres de la CEEAC et de l’ABES, la priorité accordée aux ressources énergétiques et hydriques, le soutien à l’innovation et la garantie d’une large participation des parties prenantes. La création d’un Institut de l’Union africaine pour l’économie bleue et la technologie a été proposée pour stimuler le développement des capacités.

Des groupes de travail ont identifié des objectifs clés, des questions prioritaires et des mécanismes de gouvernance. Ils ont notamment mis l’accent sur la restauration des écosystèmes aquatiques, l’amélioration de l’éducation et de la formation, le développement des industries de la pêche et de l’aquaculture et l’investissement dans l’infrastructure de l’économie bleue. Les groupes ont également souligné la nécessité d’améliorer les installations portuaires, la gestion de l’environnement et la sécurité sociale. L’atelier s’est conclu par un plan pour les prochaines étapes, notamment la diffusion de l’ébauche de la stratégie nationale pour l’économie bleue afin d’obtenir un retour d’information plus large et de finaliser la stratégie. L’atelier a été clôturé par les remerciements exprimés par le Dr Baschirou Moussa Demsa, M. Georges MBA ASSEKO et l’honorable ministre Dr Taiga. L’événement a réaffirmé l’engagement du Cameroun en faveur d’une économie bleue durable et son alignement sur les objectifs régionaux et continentaux.

Source : AU-IBAR