Gabon – Tenue de la Conférence sur les acquis et les perspectives de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer : 40 ans après

A l’occasion de la célébration du 40ème anniversaire de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer, la Direction Générale du Droit de la Mer du Ministère des Affaires Étrangères du Gabon a organisé, le vendredi 28 avril 2023, une Conférence sur le thème : « Acquis et perspectives de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer : 40 ans après ». La conférence qui s’est tenu dans la salle de réunions de la Résidence Hôtelière TRIOMPHAL, s’est articulée autour de trois phases: l’ouverture, la phase des exposés et la clôture.

La cérémonie d’ouverture a été consacrée à l’allocution d’usage prononcée par Madame Ginette ARONDO Epse EDZANG, Ambassadeur du GABON, Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères, en lieu et place de son Excellence Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères, Hermann IMMONGAULT, empêché.

Dans son discours, Madame Ginette ARONDO Epse EDZANG, après avoir souhaité la bienvenue aux participants, a tenu à rappeler que la Convention de Montego Bay a pour but d’établir un ordre juridique pour les Mer et les Océans qui favorise l’utilisation pacifique des Mers, la gestion équitable et efficace de leurs ressources ainsi que la protection et la préservation du milieu marin. Elle ajoute que : la commémoration du 40ème anniversaire est donc l’occasion donné pour interroger ladite convention en termes d’acquis et de perspectives au Gabon.

La phase des exposés s’est articulée autour de quatre communications. La première communication, présentée par l’Ambassadeur, Directrice Générale du Droit de la Mer, Madame Roseline Patricia MBOUKOU FOUTOU a porté sur la présentation de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer.

L’exposante, après avoir fait un bref rappel historique des raisons de la création de la CNUDM, a décliné les principaux objectifs de cette dernière notamment : la libre communication et circulation entre les pays, l’utilisation pacifique des mers, l’exploitation équitable et efficace des ressources, la préservation du milieu marin et la délimitation des différentes zones maritimes.

Elle a, par la suite, tenu à rappeler que la Direction Générale du Droit de la Mer a pour mission, entre autres, de veiller à l’application de la CNUDM en collaboration avec d’autres administrations intervenant en mer, et ce conformément au Décret n°0230/PR/MAE du 09 septembre 2021.

Le Capitaine MAKOBU-MA-MIHINDU, Commandant du Groupement des Unités Nautiques de la Gendarmerie Nationale, a présenté le deuxième exposé sur le thème : la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer et la lutte contre les activités illicites en mer.

Dans son propos, le Capitaine a tout d’abord édifié l’assistance sur les différentes zones maritimes et leurs régimes juridiques. Après une énumération des actes illicites en mer, l’exposant s’est appesanti sur les stratégies tant nationales qu’internationales de lutte contre lesdits actes. Il a par ailleurs, relevé les insuffisances juridiques et opérationnelles rencontrées contre les actes illicites en mer. Le Capitaine a, enfin, tenu à dévoiler le paradoxe linguistique des termes sécurité maritime et sureté maritime.

Le troisième exposé, présenté par le Directeur Général Adjoint des Ecosystèmes Aquatiques, Jean–Félicien LIWOUWOU, avait pour thème : la conservation et la gestion intégrée des environnements littoraux et marins du Gabon. M. LIWOUWOU a édifié l’assemblée sur les enjeux de la préservation et de la conservation des environnement littoraux et marins. Il souligne qu’avec un domaine maritime d’une superficie d’environ 191 944 km et un linéaire côtier  de 955 km, les mosaïques d’écosystèmes littoraux et marins gabonais recèlent d’une biodiversité inestimable. Ces écosystèmes littoraux et marins font cependant l’objet de pression et de facteurs de changements tels que la surpêche, la pollution d’où la création de 09 parcs marins et de 11 réserves aquatiques dans le but de préserver et de conserver les écosystèmes aquatiques côtier et marins du Gabon.

La maritimisation de l’économie mondiale et la littoralisation croissante des activités socio-économiques, placent les mers et les océans au cœur des dynamiques qui nourrissent ces deux phénomènes d’ampleur planétaire. La place majeure tenue par les littoraux et les espaces marins aujourd’hui trouve son origine dans la diversité et l’abondance des ressources qu’ils recèlent et dans leur contribution substantielle à l’économie des pays riverains et au bien-être des populations qui y habitent.

Son exposé a eu pour objectif la compréhension des enjeux de la conservation intégrée des milieux littoraux et marins, la définition des objectifs, des moyens disponibles et la mise en œuvre des différents outils de protections.

Pour clore cette série d’exposés, le Secrétaire Permanant du Conseil National de la Mer, le Professeur Léandre Edgard NDJAMBOU a édifié l’ensemble des participants sur la thématique : la mer comme Perspective économique : une contribution à la réflexion sur la vie chère.

Le Professeur NDJAMBOU a sensibilisé l’assistance sur l’importance de la Mer sur le plan socio-économique du Gabon. Il a expliqué que la mer peut être considérée comme un moyen de lutte contre la vie chère au Gabon, et a également ajouté différentes pistes de solutions pour une maîtrise du coût de la vie au Gabon.

Au terme de ces débats, plusieurs recommandations ont été arrêtées :

– Sur le plan de la sureté et de la sécurité maritime :

  • Renforcement de capacités opérationnelles et humaines;
  • Sensibilisation des populations sur le domaine maritime;
  • Harmonisation des textes portant renforcement de la sécurité et de la sûreté maritimes (modèle Togolais);
  • Harmonisation des plans SAR (modèle Sénégalais);
  • Elimination des causes endogènes et exogènes.
  • Mise en place d’une journée maritime sur le Droit de la mer et le Droit maritime;
  • Harmonisation de la définition de la piraterie maritime;
  • Harmonisation des sanctions réservées aux pirates;
  • Renforcement de la présence militaire sur la côte.

– Sur le plan de la protection et de la préservation du milieu marin

  • La collaboration effective des différentes administrations chargées des questions maritimes

– Sur la question de la mer comme perspective économique

  • La mise en place d’un département économique et de commerce au sein des représentations diplomatiques ;
  • La mise à niveau du personnel diplomatique aux mécanismes économiques et commerciaux internationaux.

La cérémonie de clôture a été marquée par la lecture du rapport final de la Conférence par Mme LINGUEKE NGOYABY Emilie Bertha, épouse M’BADIBUCK et le discours de clôture prononcé par Madame le Secrétaire Général des Affaires Etrangères. Dans son intervention, Mme le Secrétaire Général a réitéré ses remerciements à l’endroit des participants et a souhaité que les connaissances acquises soient restituées au sein des administrations respectives pour que le pays soit outillé sur la Convention de façon générale et sur les questions de sureté et de sécurité, de conservation et de préservation du milieu marin, ainsi que sur les perspectives économiques offertes par l’espace maritime.