Golfe de Guinée – GRAND AFRICAN NEMo 2024, engagement multinational d’ampleur pour la sécurité maritime

Du 04 au 11 novembre, s’est déroulé l’exercice GRAND AFRICAN NEMo 2024 (GANo24) co-organisé par l’Architecture de Yaoundé et la Marine nationale. Cet exercice annuel de grande ampleur a rassemblé 16 nations[1] riveraines du golfe de Guinée et 9 nations[2] partenaires. GANo24 s’est déroulé dans une vaste zone maritime allant du Sénégal à l’Angola.

Grand African NEMO est un exercice de coopération opérationnelle à vocation internationale dont l’objectif est de contribuer à développer et renforcer la sécurité des espaces maritimes dans le golfe de Guinée, enjeu prioritaire dans cette zone stratégique. Co-organisé par l’Architecture de Yaoundé* et la Marine nationale française, cet exercice régional annuel majeur réunit les marines des nations riveraines, les marines partenaires du golfe de Guinée ainsi que de nombreux organismes experts apportant aux acteurs de l’exercice des formations et éclairages appréciés.

Zone maritime de premier plan avec ses 6 000 km de bande côtière exposée aux trafics illicites et à la criminalité, ces actions de coopération accroissent les savoir-faire mutuels et contribuent à renforcer l’interopérabilité entre les acteurs civils et militaires sur des thématiques (AEM) aussi variées que la lutte contre les trafics illicites, contre la pêche illicite, non déclarée et non-réglementée, contre la pollution maritime ou pour le sauvetage en mer.

Cette 7ème édition a rassemblé 25 nations partenaires. Cumulant près de 70 scénarios complexes impliquant 55 unités à la mer, 12 aéronefs et de nombreux centres d’expertise ou de commandement à terre, soit plus de 4 000 personnes des différentes administrations œuvrant pour la sécurité maritime dans la zone. Pour la première fois, la Mauritanie a pris part à cet exercice avec l’engagement du patrouilleur Timbedra témoignant ainsi de son engagement pour accentuer la coopération avec ses nations voisines et riveraines du golfe de Guinée. Les armées françaises ont mis en œuvre un avion léger de surveillance de l’armée de l’Air et de l’Espace, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Dixmude et déployé une vingtaine d’officiers de liaisons au sein des centres opérationnels à terre.

GANo24 a également impliqué des moyens d’action en mer et dans les airs, mais aussi des centres de commandement et de coordination à terre des marines et garde-côtes participants. Sur le plan capacitaire, de nouveaux vecteurs ont été mis en œuvre permettant de tester des approches opérationnelles en environnement multinational, tels que les drones de surveillance et de reconnaissance de la marine ghanéenne. En outre, des chaines allant de la Sécurité Civile, des Douanes, des Affaires Maritimes, des Services de l’Immigration jusqu’au services de Justice ont été activées ; ainsi un procès fictif a été organisé par l’ONUDC en zone D sur la base des éléments de preuve recueillis au cours du scénario zonal de lutte contre les trafics illégaux. Avec la volonté de développer l’interopérabilité régionale et la confiance entre les acteurs, et pour la première fois dans l’histoire de GANo, la marine ivoirienne a déployé le patrouilleur Fadika en soutien du scénario zonal de la zone F.

GANo24 s’est déroulé avec le soutien et l’expertise de nombreux organismes régionaux et internationaux tels que : l’Union Européenne avec les projets Enhanced MARitimes Action (EnMAR) dans le golfe de Guinée, GoGIN II pour le soutien au réseau YARIS de partage de l’information au sein de l’Architecture de Yaoundé et SEACOP pou les actions de lutte contre le trafic maritime illicite et les réseaux criminels ; INTERPOL et l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC) ont également apporté une expertise précieuse dans la lutte contre la criminalité maritime ; le CEDRE, expert français sur les pollutions accidentelles des eaux ; le MAOC-N qui soutient la lutte contre les trafics de drogue dans le domaine maritime en Atlantique et Méditerranée ; et enfin les Commissions sous régionales des pêches de l’Afrique de l’Ouest (CSRP-CPCO) et de l’Afrique Centrale (COREP) ont été des partenaires privilégiés de GANo24 dans le domaine de la lutte contre la pêche INN.

La Marine nationale française agit en soutien de l’Architecture de Yaoundé, notamment grâce aux formations qu’elle propose à l’ensemble des pays africains : le stage SIREN, le volet formation de l’exercice GRAND AFRICAN NEMo ou encore le cycle d’entrainement opérationnel AFRICAN NEMo pour favoriser le partage de savoir-faire spécifique en environnement multi menaces et multinational pour prévenir des délits et actes de pirateries dans cette zone.

*L’architecture de coopération interrégionale du processus de Yaoundé est une architecture commune de sécurité maritime décidée par les chefs d’Etats des pays riverains du golfe de Guinée à l’occasion d’un sommet à Yaoundé, au Cameroun, en juin 20213. Cette architecture se compose du Centre interrégional de coordination (CIC), structure d’échange d’information et de coordination, qui fait la jonction entre le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique centrale (CRESMAC) et le Centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest (CRESMAO). L’espace côtier est subdivisé en 5 zones maritimes opérationnelles, dont les activités sont coordonnées au sein de 5 centres multinationaux de coordination (CMC).


[1] Bénin, Cameroun, Cap Vert, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Togo, Liberia, Nigeria, Sao-Tomé et Principe, Sénégal, Sierra-Leone

[2] FranceItalie, Mauritanie, Maroc, Portugal, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Danemark

Ministère des Armées et des Anciens combattants