Interview avec Marc Gbegnide, Auteur du livre « Cadre juridique et institutionnel de lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée à l’épreuve du temps : Analyses et perspectives »
1. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, s’il vous plaît ?
Je m’appelle Adjihounnoukoun Flého Marc GBEGNIDE, Magistrat de nationalité béninoise. En effet, intégré dans le corps des Magistrats du Bénin en juin 2020, j’ai été nommé Juge d’Instruction et Juge des Mineurs au Tribunal de Première Instance de Savalou dans le département des collines au centre du Bénin de septembre 2020 à septembre 2023, puis Juge du Pôle des Mineurs dans la même juridiction en octobre 2023. Titulaire du diplôme de Master 2 en Droit et sécurité des activités maritimes et océaniques, organisé par l’Institut de Sécurité Maritime Interrégional (ISMI) de l’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer (ARSTM) d’Abidjan, Côte d’Ivoire en collaboration avec l’Université de Nantes en France en 2023, je continue les recherches sur la sécurité maritime, la protection et la promotion de l’économie bleue en Afrique.
Contacts : (+229)0197122994, marcgbegnide@yahoo.
2. Votre ouvrage, Cadre juridique et institutionnel de lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée à l’épreuve du temps : Analyses et perspectives, qu’est-ce qui vous a motivé à l’écrire ?
Deux éléments essentiels m’ont motivé à réfléchir sur cette thématique à travers le présent ouvrage que je propose à la lecture du public. Le premier est relatif à la propension du crime de piraterie sur les routes maritimes des Etats du golfe de Guinée depuis les années 2010 jusqu’en 2021 où une tendance à la baisse a commencé à être observée.
En effet, des individus ou des organismes sans foi ni loi, ont transformé l’espace maritime commun des Etats de la région en un lieu de prédation ces deux dernières décennies, ce que confirment justement les données du Bureau Maritime International (BMI) issues de ses statistiques aussi alarmantes sur la criminalité maritime pendant cette période de temps. Les brigands de mer ont par leurs activités criminelles en plus de la valeur des cargaisons volées, fait générer d’autres coûts pour le transport maritime dans la région. Il s’agit des rançons, des primes d’assurance qui grèvent le taux de fret maritime, l’assistance sécuritaire ainsi que des frais supplémentaires de carburant, les navires devant emprunter des routes plus longues. Tous ces coûts qui sont en réalité supportés par le consommateur
à travers l’augmentation des prix des biens et services.
Le deuxième élément concerne l’efficacité éprouvée des instruments juridiques en place pour lutter contre et vaincre ce phénomène dans la région. Une analyse très approfondie de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), du code de conduite de Yaoundé de juin 2013 et de certaines législations nationales révèle des limites, des incohérences, des incriminations inachevées avec des éléments de disparité surtout dans certaines législations nationales, ce qui constitue de véritables obstacles à une lutte efficace et efficiente contre ce fléau dans le Golfe de Guinée.
Ce sont bien ces deux éléments qui révèlent l’état de l’architecture juridique, judiciaire et institutionnel de lutte contre cette forme de criminalité en mer qu’est la piraterie maritime qui m’ont motivé à rédiger cet ouvrage pour faire des propositions de solutions appropriées à la disposition de toutes les parties prenantes de la sécurité maritime dans la région du Golfe de Guinée.
3. Quelles sont les grandes lignes de votre ouvrage ?
Dans cet ouvrage, partant de l’analyse de l’incomplétude des dispositions de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), du code de conduite de Yaoundé de juin 2013 et de certaines législations nationales, j’ai fait ressortir les limites des réponses apportées par ces différents instruments juridiques dans la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée avant de dégager des pistes de solutions pour éradiquer ce fléau des espaces maritimes de la région. Il a été ensuite fait des propositions concrètes en ce qui concerne l’harmonisation des éléments d’incrimination de la piraterie maritime dans le code de conduite de Yaoundé qu’il importe de rendre juridiquement contraignant pour les États onze (11) ans après son adoption et l’actualisation des législations nationales surtout le droit pénal de fond et le droit processuel de répression.
Lire la suite de l’interview à la page 208 de notre magazine spécialisée dédié à « Sûreté, Sécurité et Cybersécurité dans l’Économie Bleue Africaine » : Maritimafrica Mag #007 « Sûreté, Sécurité et Cybersécurité dans l’Économie Bleue Africaine » VF