La mise en œuvre du mécanisme du Fonds Maritime Régional de l’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre au cœur d’un atelier à Pointe-Noire

Pointe-Noire, Ville côtière et capitale économique du Congo Brazzaville a abrité du 19 au 21 novembre 2024 avec l’appui technique de la Société African Consulting (ACL), Concessionnaire du Centre de Formation Professionnelle de l’Association de Gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’atelier sur le Fonds Maritime Régional de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, sous le patronage du ministre congolais des transports, de l’Aviation civile et de la marine marchande, Honore Sayi.

Pendant trois jours de discussions actives sur les différents sous-thèmes développés, les participants à cet atelier sur le Fonds Maritime Régional ont mis en partage leurs expériences sur l’ensemble des questions abordées tant au plan juridique, administratif, technique que économique et financier. Des discussions qui ont permis aux États membres de mieux comprendre l’importance que revêt le Fonds maritime Régional qui une fois mis en œuvre va  donner au secteur maritime les moyens de s’autofinancer afin de favoriser le développement du dit secteur.

Les travaux en plénière et en groupe de travail ont donc permis aux participants de circonscrire l’approche régionale relative à la collecte des fonds nécessaires au développement des infrastructures maritimes et portuaires, ainsi que des activités connexes dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest et du centre. Les participants  ont aussi échangé sur le contexte historique et les objectifs du Fonds Maritime Régional ; sur le calcul et la collecte des montants dus et sur les accords bilatéraux visant à faciliter la collecte du Fonds Maritime Régional. Les échanges ont également permis d’analyser les cas de figures des pays de la sous-région d’Afrique de l’Ouest et du Centre qui ont déjà mis en place l’architecture d’application de la résolution relative à la mise en place d’un système de financement des projets d’investissement maritimes et portuaires.

Ce Fonds vise à améliorer le financement du secteur maritime dans les États et faciliter la capacité de l’administration maritime à mettre en œuvre des politiques nationales et à soutenir des projets régionaux en générant des ressources grâce à une redevance payée par les armateurs opérant dans la sous-région de l’OMAOC. La mise en œuvre de ce Fonds Maritime implique la sensibilisation des parties prenantes, l’établissement de cadres juridiques et la désignation des institutions chargées de la facturation et du recouvrement.

Par ailleurs, au cours de leurs travaux, les participants ont passé en revue les défis environnementaux que les ports africains doivent relever pour parvenir à la décarbonatation. En s’appuyant sur les normes édictées par l’Organisation Maritime internationale, ces Ports peuvent stimuler la compétitivité économique et en même temps attirer des investissements durables dans les technologies vertes et les carburants alternatifs qui favorisent un environnement sain. Cependant, les experts ont souligné que le chemin qui conduit à la décarbonatation est difficile pour les Ports africains, surtout pour les petits ports qui sont confrontés à des contraintes budgétaires. Ce qui rend difficile l’investissement dans la surveillance des émissions et les technologies économes en énergie. Pour surmonter ces difficultés, il faut ont-ils estimé une collaboration entre les parties prenantes et des investissements ciblés dans des pratiques durables. En s’attaquant aux obstacles financiers et aux coûts de modernisation, les ports africains peuvent tirer parti des avantages de la décarbonatation et renforcer ainsi leur rôle dans le secteur maritime, tout en protégeant les communautés côtières.

Le  Port Autonome de Lomé a été cité en exemple pour les grands efforts de modernisation qu’il a consentis pour lancer  au mois d’octobre 2024 sa plateforme numérique destinée aux procédures commerciales. Ces efforts ont été portés à la connaissance des participants  qui ont apprécié cette initiative innovante. Cette plateforme vise à accélérer le dédouanement, à améliorer la surveillance et à faciliter la résolution des litiges. Elle  comprend des fonctionnalités, telles que la déclaration en ligne, le suivi des cargaisons en temps réel et un accès facile aux informations portuaires et renforce la compétitivité mondiale du port de Lomé et s’aligne sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, en promouvant des pratiques durables dans le commerce maritime.

A l’issue des trois jours de débauche d’énergie pour peaufiner les mécanismes de mise en œuvre du Fonds Maritime Régional, les participants ont formulé plusieurs recommandations susceptibles de booster  le système de financement des projets d’investissements maritimes et portuaires.

Félicitant les participants pour les avancées significatives réalisées au terme des travaux, Honoré Sayi, Président de l’OMAOC  et Ministre congolais des Transports de l’Aviation Civile et de la Marine Marchande a dit qu’au-delà de ces avancées, il reste à prendre des mesures qui s’imposent et à mener des actions fortes, pour formaliser l’application des mécanismes de financement en tenant compte de spécificités des systèmes juridiques de chaque État.

Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo