Lu pour vous : Golfe de Guinée : une attaque de pirates échoue au large de Sao Tomé
Le 14 février 2020, le porte-conteneurs Maersk Tema détecte l’approche suspecte d’une embarcation alors qu’il navigue à 100 nautiques (185 km) au Nord-Ouest de Sao Tomé. Le Maersk Tema bat pavillon des Iles Marshall et transite entre Pointe-Noire (Congo) et Lagos (Nigéria).
Immédiatement, 17 des 21 membres d’équipage se replient en citadelle (chambre forte, secrète et sécurisée du bateau), leur permettant d’échapper à la capture. Le capitaine et trois membres d’équipage restent en passerelle afin d’effectuer des manœuvres de déception, comme naviguer en zigzag, visant à empêcher l’abordage du navire. Malgré ces manœuvres, les pirates parviennent à monter à bord. L’équipe encore présente à la passerelle et le capitaine rejoignent rapidement la citadelle.
Depuis cet espace sécurisé, le capitaine alerte immédiatement le MDAT-GoG (Maritime Domain Awareness for Trade – Gulf of Guinea) hébergé au sein du centre d’expertise de sécurité maritime MICA (Maritime Information, Cooperation and Awareness) Center. L’officier sécurité de la compagnie (CSO) est également averti, au même titre que les différents acteurs de l’architecture de Yaoundé, qui agissent au profit de la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Les actions entreprises par le MICA Center permettent l’appareillage du patrouilleur portugais Zaïre en escale à Sao Tomé tandis que la cellule de crise de l’armateur missionne le navire de sécurité nigérian Teach.
Le matin du 15 février, l’équipe de la vedette Teach parvient à monter à bord. Plus aucun pirate n’est présent et l’équipage du Maersk Tema est autorisé à quitter la citadelle. Le porte-conteneurs est ensuite escorté jusqu’à Lagos par le Teach.
« Le capitaine du Maersk Tema a eu le bon réflexe en contactant immédiatement la cellule du MDAT-GoG, au MICA Center », déclare le capitaine de corvette de Gilles Chehab, commandant de ce centre d’expertise de la Marine nationale à vocation mondiale, basé à Brest. « Cette action a permis de mobiliser les acteurs de la région et d’intervenir pour faire stopper la menace. C’est l’illustration supplémentaire d’une coopération interrégionale de lutte contre la piraterie toujours plus robuste et de l’importance de diffuser rapidement l’information, comme l’a fait le MICA Center. Le rapport annuel sur la piraterie que nous avons publié au début du mois de janvier 2020 ne dit pas autre chose : le golfe de Guinée reste une zone à risques mais grâce à une veille permanente et rigoureuse, parfois combinée à une action, nous pouvons enrayer la progression des actes de piraterie. »
Source : www.mica-center.org