Maersk abandonne les Comores

La compagnie maritime ne desservira plus Moroni et Mutsamudu à compter du 31 mars prochain. L’information a été confirmée par l’agent maritime de Maersk à Moroni. La décision provoque des remous au large de la côte est de l’Afrique. Les débats tournent au procès sur l’état du climat des affaires dans l’archipel.

Le numéro deux mondial du transport maritime de conteneurs va cesser ses opérations aux Comores à compter du 31 mars prochain. Et l’information, confirmée par l’agent maritime local de Maersk, a mis l’État insulaire de l’océan Indien en alerte rouge, a rapporté le journal coromorien Al-Watwan. Sur ce territoire, au nord-ouest de Madagascar et au nord du canal de Mozambique, l’industrie est quasiment inexistante et l’agriculture est la principale source de subsistance et des exportations.

Les représentants économiques locaux craignent la mise à l’écart du commerce international, l’exacerbation des difficultés d’approvisionnement déjà prégnantes en raison de la crise sanitaire et une hausse de l’inflation. Les prix des produits de consommation de base ont connu une hausse de plus de 20 % en l’espace de quatre mois, rapporte le média.

Création d’une compagnie maritime

Le patronat et l’Union des Chambres de Commerce affirment avoir alerté les pouvoirs publics « depuis plusieurs mois », craignant de voir la plus grande compagnie maritime se retirer du pays, au vu notamment « des décisions de justice souvent prises à son encontre et qui ne tiennent pas compte des règles régissant le fret maritime ».

L’événement a ravivé une vieille revendication pour ne plus dépendre de décisions extérieures, rappelle les médias locaux : « la création d’une compagnie maritime régionale commune aux Comores, à Madagascar, à Maurice, à La Réunion et aux Seychelles » alors que plus de 75 % de des importations de l’archipel en valeur proviennent de l’Union européenne.

En attendant, CMA-CGM sera en situation de monopole à partir du 31 mars prochain…

Source : Le Journal de la Marine Marchande

Photo : Le terminal de Bolloré à Moroni. ©Bolloré