Perception De La Communauté Portuaire Sur La Typologie Des Activités Portuaires Au Bénin (Afrique De L’ouest)
AHOUANDOKOUN Sagbo Damien, DJESSONOU Franco-Néo Camus, AGOINON Norbert, YAYA Chadli et VISSIN Expédit
Résumé
Les activités portuaires occupent une place de choix dans l’économie béninoise. La présente recherche étudie les perceptions de la communauté portuaire sur les activités portuaires au Bénin. La démarche méthodologique adoptée s’articule autour de la collecte des données, du traitement des données et de l’analyse des résultats. Le traitement des données a été réalisé à l’aide des logiciels SPSS et ArcView. Les résultats de la recherche montrent que les activités portuaires menées dans les six zones (IP1, IP2, IP3, IP4, IP5 et IP6) sont la manutention (98%), l’appareillage (98%), le pilotage (96%), le remorquage (95%), le dédouanement (95%), la pêche artisanale ou industrielle (86%), le magasinage (11%), l’aconage (11%), le relevage (10%), l’entreposage (10%), l’ensachage (9%) et le linguage (9%). De plus, 53 % des acteurs portuaires interrogés affirment que la cadence est rapide, 42 % estiment que la cadence est moins rapide et 5 % constatent que la cadence est lente. Les entreprises portuaires font un grand effort dans le délai d’embarquement ou débarquement des marchandises. En outre, 67% des acteurs portuaires enquêtés trouvent la qualité des services assez bonne, 31 % des enquêtés estiment que la qualité des services est bonne. En revanche, 2 % pensent que la qualité des services est mauvaise. Ainsi, la qualité des services est bonne au niveau de la plateforme portuaire. Cependant, 54 % des acteurs portuaires enquêtés affirment que le coût des services est cher, 27 % estiment que le coût des services est acceptable et 19 % remarquent que le coût des services est assez cher. Ainsi, le coût des services sur la plateforme portuaire est cher.
Keywords: Benin, port activities, perception, port community.
I. INTRODUCTION
Au cours des deux dernières décennies, la sûreté et la sécurité environnementale maritime ont donné lieu à des préoccupations croissantes sur le plan international, avec un accent particulier sur le danger représenté par l’insécurité en mer pour le commerce, la paix et la stabilité dans le monde [3]. Cet intérêt accru a suscité la nécessité de repenser de manière critique la croyance traditionnelle relative à la géopolitique des mers et de comprendre comment elle s’intègre dans les politiques et actions existantes au niveau national, régional, continental et mondial. Bien que la nature, l’ampleur, les dimensions et les conséquences de la sûreté et de la sécurité environnementale maritime varient suivant les pays et les régions, il devient de plus en plus urgent de reconnaître et de documenter ces différences complexes ainsi que leurs effets potentiels à court, moyen et long terme sur les pays et la communauté internationale [6]. Les ports sont les moteurs économiques locaux du point de vue des activités en lien avec les secteurs maritime et portuaire, mais aussi du point de vue des activités industrielles qu’ils fixent [1]. Les ports maritimes des pays en développement représentent, au niveau mondial, plus de 60 % des marchandises chargées et déchargées, ce qui témoigne de l’imbrication et de l’interdépendance des économies et des principaux noeuds et réseaux de transport [4]. Les eaux continentales, les océans et les mers d’Afrique sont sous pression. Au fil des années, les activités maritimes traditionnelles telles que la navigation ou la pêche se sont intensifiées [7]. Le Port Autonome de Cotonou fonctionne de façon efficiente pour le développement économique tout en respectant des mesures environnementales pour la préservation des écosystèmes. Le secteur d’étude est compris entre 6°22’30’’ et 6°30’0’’ de latitude nord et 2°2’30’’ et 2°28’0’’ de longitude est. Il est composé de trois Communes, à savoir : la Commune de Ouidah, la Commune d’Abomey-Calavi et la Commune de Cotonou (figure 1).
Le secteur d’étude est localisé au Nord par la Commune de Zè dans le Département de l’Atlantique, au Sud par l’océan Atlantique, à l’Est par la Commune de Sô-Ava, et à l’Ouest par la Commune de Kpomassè.
II. DONNEES ET METHODE
Plusieurs types de données ont été utilisés dans le cadre de cette recherche. Il s’agit des données économiques et perceptions des populations sur les activités portuaires. Les données qualitatives obtenues lors des investigations socio-anthropologiques ont permis d’appréhender les perceptions de la population sur les activités portuaires.
Pour la réalisation de la typologie des acteurs, les données sur les variables socioéconomiques et de production ont été utilisées. Chacune des variables a été soumise à un apurement afin de supprimer les variables dont les valeurs manquantes étaient nombreuses. Plusieurs variables ont été recodées, redéfinies afin de pourvoir conduire les analyses. Les variables quantitatives et qualitatives retenues ont été soumises aux statistiques descriptives et au test de corrélation (uniquement pour les variables quantitatives). Ces analyses préliminaires ont permis d’exclure quelques variables. L’administration des questionnaires s’est effectuée à travers des entretiens individuels à travers l’application Kobocollect auprès de 301 personnes. Après la collecte, les données ont été enregistrées dans le logiciel Excel avant d’être soumises à des analyses statistiques. L’ensemble de ces travaux réalisés a permis d’obtenir les résultats suivants.
III. RESULTATS
A- Activités portuaires
Depuis sa création le 31 décembre 1964 par la loi n°64-39 modifiée par l’ordonnance N°76-55 du 12 octobre 1976, le Port Autonome de Cotonou (PAC) en tant qu’organisme public à caractère industriel et commercial doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière a pris le relais de l’organisation des activités portuaires. Au fil des années, le PAC s’est construit la réputation de « poumon de l’économie nationale ». En effet, créateur d’emplois directs et à plein temps, le PAC joue un rôle de transversalité économique et curseur de développement. La figure 2 présente les différentes activités portuaires.
L’examen de la figure 2 montre que la manutention (98%), l’appareillage (98%), le pilotage (96%), le remorquage (95%) et le dédouanement (95%), la pêche artisanale ou industrielle (86%) constituent les principales activités portuaires effectuées par les acteurs portuaires. Le magasinage (11%), l’aconage (11%), le relevage (10%), l’entreposage (10%), l’ensachage (9%) et le linguage (9%) se développent aussi sur la plateforme portuaire. Le PAC à travers ses activités participe à 90 % des échanges avec l’extérieur et engendre jusqu’à 60% du Produit Intérieur Brut (PIB). La PAC contribue entre 80 à 85% à la mobilisation des recettes douanières et 45 à 50% des recettes fiscales.
Le PAC entretient ainsi les environnements économiques et sociaux béninois, accompagne et contribue à la dynamique de croissance agricole, commerciale, industrielle et financière à l’ensemble de la sphère économique. Du fait de sa position côtière, le Bénin a l’avantage de servir de pays de transit pour l’approvisionnement des pays de l’hinterland en produits essentiels. Le Port de Cotonou est donc un débouché naturel vers les pays sans façade maritime mais aussi pour le Nigéria.
Plusieurs navires battent pavillon béninois, les grands navires comme de petits bateaux de pêche, qui varient du bateau à rames à ceux équipés de moteurs hors-bords. Le PAC a une capacité de 2 millions de tonnes par an. Il est équipé d’un quai commercial d’une longueur de 1 300 m divisé en six postes classiques, un terminal à conteneurs et d’une jetée de 450 m. Face aux pertes de parts de marché par rapport aux ports de Lomé (Togo), de Tema (Ghana) et d’Abidjan (Côte d’Ivoire) ces dernières années, le gouvernement du Bénin a engagé depuis 2016 des réformes pour améliorer les performances du PAC et le mettre au diapason des grandes institutions portuaires. Les résultats obtenus depuis lors sont très encourageants.
Les trafics en import sont d’une importance cruciale pour le port de Cotonou. Les produits les plus importés au port de Cotonou sont principalement les céréales (surtout le riz, premier produit importé au Bénin), les produits alimentaires (y compris l’huile végétale), et les hydrocarbures qui détiennent la troisième (3ème) place sur la liste des produits les plus importés au port de Cotonou. Les hydrocarbures constituent en fait un produit de transit important, surtout pour les marchés du Burkina Faso du Mali et du Niger. D’autres produits considérés comme divers, passent également par le PAC ; il s’agit par exemple des engrais, des produits surgelés (poissons, viandes, etc.), du fer, des lubrifiants et de toutes sortes de matériaux (de construction ou autres).