Restitution de l’audit de la flotte de pêche maritime industrielle en République du Congo

Mandaté par le Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, le Bureau Veritas a procédé à la restitution des résultats de l’audit physique de la flotte de pêche maritime industrielle opérant au Congo Brazzaville qu’il a réalisé pendant deux ans, dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’amélioration des conditions d’exercice de la pêche maritime et de la durabilité de sa gestion équitable en République.

Financé par l’Agence française de développement (AFD) sur des fonds délégués par l’Union Européenne (UE), cet audit confiée au Bureau Veritas reflète un engagement conjoint pour améliorer la gestion du secteur de la pêche en République du Congo. Plusieurs entités dont le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, la Marine Marchande et le Port Autonome de Pointe-Noire avaient contribué le 7 février 2023 au lancement de cet audit, dans le cadre d’une initiative visant à promouvoir et améliorer la durabilité et l’équité de l’exploitation des ressources halieutiques.

Son objectif déclaré était de mettre à jour et de fiabiliser le registre national des navires de pêche industrielle ; de renforcer le suivi-contrôle-surveillance ; de mieux maitriser l’effort de pêche dans la zone Économique Exclusive nationale (ZEE) congolaise ; d’aligner la gestion nationale sur les recommandations internationales du COPACE et de renforcer la crédibilité des données congolaises auprès des partenaires régionaux et donateurs. Cet audit de la flotte de pêche industrielle opérant en République du Congo, a donc été une mesure importante pour évaluer l’état des navires, leur conformité aux règlementations nationales et pour s’assurer des pratiques d’exploitation durables.

Au terme de deux années de travail assidu, les experts du Bureau Véritas ont dénombré 66 navires qui ont-ils constaté présentent des incohérences et manquent pour la plupart de documents nécessaires à l’exercice de la pêche industrielle. Ils ont aussi relevé d’énormes écarts entre ce qui est déclaré et ce qui existe et que la surpêche menace la gestion durable des ressources halieutiques dans les eaux maritimes congolaises. C’est ainsi qu’aux fins de renforcer la sécurité et les performances de la flotte de pêche auditée et pallier ces manquements aussi graves, les experts ont recommandé une série de mesures visant des contrôles techniques obligatoires lors des arrêts périodiques, notamment par des contrôles structurels en réalisant un sondage par ultrasons des tôles de coque pour détecter les pertes d’épaisseur et en menant des inspections visuelles approfondies pour identifier les corrosions et les fissures ; des contrôles de propulsion et de gouvernail en mesurant les jeux de gouvernail et de ligne d’arbre afin de vérifier l’usure des paliers, des bagues et autres pièces critiques ; les contrôles des équipements de navigation par des organismes agrées à travers une inspection périodique ; le suivi et traitement des recommandations par la planification et le contrôle de la mise en œuvre des mesures correctives sur chaque navire ; l’intégration des actions correctives dans les inspections périodiques obligatoires ; la sensibilisation des armateurs et équipages à l’importance de ces recommandations ; la tenue d’un registre centralisé des recommandations et de leur statut.

La responsabilité échoit au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche et à la Marine Marchande, de mettre en musique toutes ces recommandations pour améliorer les conditions d’exercice de la pêche maritime industrielle et de la durabilité de sa gestion équitable en République du Congo.

Bien avant cet audit, le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche avait pris en 2021, des initiatives visant à réduire la taille de la flotte de pêche industrielle en procédant au déclassement et à la radiation du registre national de tous les navires de pêche avec coque en bois. Qualifiées de salutaires ces initiatives avaient été motivées par l’état de vétusté prononcé de ces navires qui ne répondaient plus aux normes de sécurité, de sûreté et de salubrité exigées en la matière.

Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo