Samuel Plimsoll, le cerveau derrière la ligne de charge

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Samuel Plimsoll, à qui nous devons la ligne de Plimsoll, symbole international de limite de charge des navires, a vu le jour à Bristol, le 10 février 1824. Il dû quitter très tôt l’école pour prendre en charge sa famille (1840). Il fut d’abord commis, puis devint gérant d’une brasserie. Il se lança après dans les affaires en tant que marchant de charbon, mais fit faillite… Cette expérience, suscita en lui l’envie de se battre pour les plus défavorisés. Il s’est ainsi rapproché des mouvements agissant contre la poursuite de profits sans tenir compte de la misère des pauvres.

La vie périlleuse des marins au 19e siècle

A cette époque en Grande-Bretagne, être un marin était presque suicidaire. En effet plusieurs périssaient en mer, à bord de navires en mauvais état et surchargés que des armateurs peu scrupuleux envoyaient à leur perte en récoltant la généreuse prime d’assurance contractée avant le départ. Environ un sur cinq périssait en mer entre 1861 et 1870, et 5826 navires furent perdus durant cette même période. En ce temps, un marin engagé sur un navire ne pouvait refuser d’embarquer s’il trouvait le navire en mauvais état ou surchargé, il ne lui restait donc que le choix entre la prison et l’espoir de terminer le voyage. Sur douze prisonniers, neuf serait des marins ayant refusé d’appareiller sur des navires….

Our seamen (nos marins)

Devenu membre de parlement en qualité de député en 1868, il tenta en vain de faire voter une loi contre les navires-cercueils, en s’étant saisit en 1870 de l’idée de l’armateur J. HALL, qui était de peindre sur la coque des navires une marque permanente « ligne de charge » comme limite de sécurité légale d’enfoncement maximum.

Il publia alors un ouvrage titré Our Seamen en 1872, qu’il conclut en ces mots : « Qui que vous soyez et lisez ceci, aidez les pauvres marins, pour l’amour de Dieu. Si vous êtes une personne influente, organisez une réunion et adhérez à cet appel, si vous ne l’êtes pas mais que vous m’écrivez, j’essaierai de vous montrer comment aider. Si vous refusez — mais je n’ose l’imaginer — si vous refusez ou négligez d’utiliser votre influence, avant la fin d’une autre année, pas moins de cinq cents — cinq cents hommes ! — actuellement en vie joncheront de leurs cadavres sans sépulture et sans repos le fond de la mer, la désolation et le chagrin auront alors pénétré dans tant et tant de foyers heureux… »

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Chronologie d’une bataille

  • 1873, sur une résolution de Plimsoll, une commission royale fut chargée, pour enquêter sur les pratiques de la marine marchande. Cette commission émit certaines recommandations concernant le département de la marine du ministère du commerce, tout en affirmant qu’il incombait aux armateurs plutôt qu’au gouvernement de maintenir les vaisseaux en état de naviguer.
  • Le 22 juillet 1875, la proposition de loi sur la ligne de charge, est rejeté. Plimsoll, est entré dans une grande colère Plimsoll perdit son sang-froid et qualifia de scélérats les membres de la Chambre en levant le poing vers le Président. Disraeli exigea que Plimsoll soit réprimandé, mais accepta d’ajourner la question d’une semaine sur la proposition de Lord Hartington, afin de permettre à Plimsoll de réfléchir. Plimsoll présenta ses excuses mais, soutenu par l’opinion publique, le projet de loi fut adopté.
  • 1876, une loi fut votée et il devint obligatoire, pour les armateurs britanniques d’apposer une ligne de charge maximum sur les flancs des navires. Toujours en vigueur aujourd’hui le cercle est également connu sous le nom de cercle de Plimsoll.
En mémoire de Samuel Plimsoll, Photo : Wikipédia

Plimsoll fut réélu député de Derby à une grande majorité lors du scrutin de 1880, mais il céda son siège à William Vernon Harcourt. Il occupa quelques années le poste de président honoraire du syndicat national des marins et des pompiers.

Le 3 juin 1898, il décéda à Folkestone, ville côtière et portuaire du comté du Kent, dans le sud-est de l’Angleterre.

Sources : www.afcan.org / wikipedia