Sécurité portuaire : « Renforcement de la gestion portuaire des matières dangereuses » au cœur d’un séminaire régional des Ports membres de l’Association de gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) tenu à Pointe-Noire du 16 au 18 avril 2024
Organisé par le projet EnMAR, avec le financement de l’Union européenne et mis en œuvre par Expertise France en synergie avec l’Association de gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) et le Port Autonome de Pointe-Noire (PAPN), ce séminaire, le troisième d’une série de formation dédiées à la sûreté et à la sécurité portuaires s’inscrit dans le cadre d’un appui technique à la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.
Un grand nombre de marchandises dangereuses transitent ou sont stockées dans des espaces réglementés. Cependant, les conséquences d’une mauvaise manipulation ou du non respect des protocoles de gestion des marchandises dangereuses peuvent être catastrophiques, tant en terme de vies humaines, que d’impacts environnementaux. Le risque zéro n’existant pas, la réduction des vulnérabilités occasionnées par le transport maritime des matières dangereuses est un objectif majeur pour les autorités notamment portuaires.
L’organisation de ce séminaire régional sur « le renforcement de la gestion portuaire des matières dangereuses » qui s’est tenu sur trois jours et qui a réuni des participants de dix neuf (19) ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment les experts idéalement issus du niveau sectoriel tels les capitaineries et les services dédiés aux questions de qualité, d’hygiène, de sécurité et d’environnement n’a pas été un événement fortuit.
Animé par une équipe d’encadrement-expertise composée d’un expert « gouvernance » ; d’un expert « protection civile » ; d’un expert « gestion de crise » et d’un expert « matières dangereuses », ce séminaire avait pour objectif d’apporter un soutien aux autorités portuaires, afin de contribuer à améliorer les capacités des ports dans leur gestion des processus de suivi des matières dangereuses, depuis l’annonce du navire jusqu’à sa sortie de la zone de responsabilité portuaire.
Cela passe nécessairement, par l’amélioration des qualités managériales des autorités portuaires en fournissant un retour d’information sur la gestion des matières dangereuses en se basant sur des règles internationales et nationales, sur l’expérience d’un certain nombre de ports de premier plan en Afrique et dans le monde, sur des retours d’expériences et des visites .
La collaboration et l’échange de connaissances entre les parties prenantes au séminaire pour atténuer les risques et renforcer la résilience collective face aux incidents potentiels ont été primordiaux. Il était donc indispensable pour les autorités maritimes et portuaires d’avoir une gestion optimale des risques induits par les matières dangereuses afin de réduire et d’en limiter les effets.
Au cours des travaux de groupes de ce séminaire, animés par les auditeurs et les experts mobilisés par Expertise France dans le domaine de la gouvernance, de la gestion de crise des matières dangereuses et de la protection civile, les participants ont échangé autour d’études de cas spécifiques et examiné de près les meilleures pratiques en matière de gestion des marchandises dangereuses, en mettant l’accent sur la prévention des accidents, la préparation aux situations d’urgence et la réponse efficace en cas d’incident .
Ils ont également identifié les lacunes actuelles dans les systèmes de gestion portuaire des risques et exploré des solutions innovantes pour les combler. Ces discussions et échanges ont été enrichis par une visite des installations du Port Autonome de Pointe-Noire.
A l’issue des travaux de ce séminaire régional et au regard de la moisson obtenue, Jean Marie KOFFI, Secrétaire général de l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) a invité les participants a usé de la collaboration pour mettre en pratique les connaissances acquises : « En tant que participants à ce séminaire, nous avons maintenant la responsabilité collective de transformer les connaissances acquises en actions concrètes. Cela nécessitera une collaboration étroite entre les gouvernements, les autorités portuaires, les entreprises de la communauté portuaire, les organisations internationales et la société civile. Ensemble, nous devons renforcer la réglementation, améliorer les infrastructures, renforcer les capacités et sensibiliser davantage à l’importance cruciale de la gestion sécurisée des marchandises dangereuses. Je suis convaincu que grâce à notre engagement commun et à notre détermination, nous pouvons créer des conditions plus sures et plus durables pour les communautés portuaires de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Nous devons agir maintenant de manière décisive et concertée, pour protéger nos populations, préserver notre environnement et promouvoir un commerce maritime responsable ».
Pour Jacques BIVOUA, Directeur QHSE au Port Autonome de Pointe-Noire, les matières dangereuses sont au centre des risques cliniques, des risques physiques, et des risques biologiques avec la même criticité. Ce séminaire régional est donc a-t-il dit une plus- value pour le PAPN qui détient une expérience de prise en compte de la sécurité.
Aussi a-t-il renchéri «avec ce séminaire un cap a été franchi, une orientation a été donnée. C’est la culture proactive, c’est la culture de la prévention qui est entrain de se mettre en place».
Le succès de ce séminaire n’a pas laissé insensible Evelyn VANCOLLIE, la Responsable Stratégique EnMAR qui a invité les participants à conserver les liens et les amitiés qu’ils ont noués entre eux afin de pouvoir faire appel les uns aux autres en cas de besoin et de continuer à partager leurs expériences et les bonnes pratiques.
Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo