LE CONGO BRAZZAVILLE PROCEDE A L’AUDIT DE SA FLOTTE DE PECHE MARITIME INDUSTRIELLE
Pour une mise en œuvre effective de la composante TROIS (3) « suivi, contrôle, surveillance » du projet d’amélioration des conditions d’exercice de la pêche maritime et de la durabilité de sa gestion équitable en République du Congo, le Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche a lancé le 27 février 2023 au quai de pêche du Port Autonome de Pointe-Noire, l’audit physique de la flotte de pêche maritime industrielle opérant au Congo Brazzaville. La cérémonie de lancement de cette activité majeure du projet, s’est déroulée sous la coordination du Directeur Départemental de la pêche et de l’aquaculture de Pointe-Noire et du Kouilou Antoine MISSAMOU, point focal du projet, en présence des représentants de la direction générale de la Marine Marchande et de la Marine Nationale.
L’objectif principal visé par cet audit physique de la flotte de pêche maritime industrielle est de mettre à jour et de fiabiliser le registre national des navires de pêche industrielle, pour une meilleure maitrise de l’effort de pêche dans la zone Economique Exclusive nationale (ZEE), afin de permettre au Congo Brazzaville de se conformer aux recommandations du Comité des pêches pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE) et de s’aligner sur des standards internationaux en matière de registre des navires de pêche. L’audit physique qui est en cours est donc le bienvenu, car le Congo Brazzaville disposant d’une zone ouverte à la pèche relativement limitée, la totalité de la pèche industrielle et de la pêche artisanale motorisée, s’exerce à partir de Pointe-Noire.
Compte tenu de ses caractéristiques océanographiques, cette zone offre des conditions favorables pour l’exercice d’une pêche ciblant des espèces déverbales et les petits pélagiques. Toutes fois les stocks présents dans les eaux du Congo font l’objet d’un suivi par le Comité des pêches pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE) dont le Comité Scientifique a émis des avis appelant à une réduction générale de l’effort de pêche déployé dans la zone économique exclusive (ZEE) du Congo. Il s’avère en effet que la flotte industrielle sous pavillon congolais connait une augmentation rapide en dépit des recommandations scientifiques du COPACE. Par ailleurs, le dispositif institutionnel de Suivi, Contrôle et surveillance mis en place par le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la pêche, n’est pas pleinement en mesure d’assurer le suivi des recommandations du COPACE, pour une parfaite maitrise de l’effort de pêche et de respecter les obligations découlant des diverses conventions dont le Congo est signataire.
Cette situation fait craindre pour la durabilité de la ressource halieutique et pourrait fortement impacter si on ne prenait garde, la sécurité alimentaire de la population. Pour faire face à cette situation, l’Agence française de développement (AFD) a sur des fonds délégués par l’Union Européenne (UE) mis en œuvre une partie du « Programme d’extension et de mise à niveau environnementale des infrastructures du Port Autonome de Pointe-Noire (PAPN) », dont une composante consacrée au projet « d’Amélioration des conditions d’exercice de la pêche maritime et de la durabilité de sa gestion au Congo ».
La mission d’audit confiée au Bureau Veritas et qui va s’exécutée en quatre (4) mois, « est un défi que le Ministère en charge de la pêche s’est engagé à relever en vue d’une pêche industrielle durable et équitable en République du Congo » a déclaré en définitive Antoine MISSAMOU, Directeur départemental de la pêche
A signaler que bien avant cet audit, le Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche avait pris des initiatives visant à réduire la taille de la flotte de pêche industrielle. En effet, le Ministère sus cité avait procédé au déclassement et à la radiation du registre national de tous les navires de pêche avec coque en bois, et qui ont été tous ramenés à quai depuis le 4 janvier 2021. Ces initiatives qualifiées de salutaires ont été motivées par l’état de vétusté prononcé que présentaient ces navires qui ne répondaient plus aux normes de sécurité, de sureté et de salubrité exigées en la matière.
Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo