Mettre fin à la pêche INN dans l’Union des Comores

L’Union des Comores se dotera bientôt d’une Commission Nationale dédiée à la lutte contre la pêche INN. C’est le résultat d’un atelier inter-administrations mené les 1 et 2 mars 2023 à Moroni, organisé par le Centre National de Contrôle et de Surveillance des Pêches (CNCSP) en collaboration avec la Commission de l’Océan Indien (COI) et avec le financement de l’Union européenne (UE).

L’atelier des Comores était le premier d’une série de sept ateliers nationaux que TMT animera dans les mois à venir. La mission de TMT dans ce cadre est de conduire un état des lieux de la coopération inter-administrations en matière de SCS des pêches dans les pays participants au Plan Régional de Surveillance des Pêches (PRSP) de la COI, et de soutenir la mise sur pied ou le renforcement de mécanismes de coopération-inter-administrations au niveau national.

L’Union des Comores, qualifiée depuis 2017 par la Commission européenne comme pays tiers non-coopérant dans le cadre de la lutte contre la pêche INN, tente depuis bientôt six ans de faire lever ce « carton rouge » qui l’empêche, entre autres, d’exporter des captures vers le marché européen ou de négocier avec l’UE un Accord de Partenariat pour une Pêche Durable (APPD) – l’accord précédent ayant été dénoncé suite au carton rouge.

De nombreux défis identifiés alors ont mené ces dernières années à la signature de conventions bilatérales entre administrations dans le but de faciliter la coopération dans des domaines tels que la conduite de patrouilles de surveillance conjointes ou l’immatriculation des navires de pêche – ce dernier point étant un enjeu majeur pour la levée du carton rouge. En effet, l’Union des Comores, en maintenant un registre de type « ouvert », permettait l’immatriculation de navires de pêche actifs aux quatre coins du globe sans avoir les moyens de suivre leurs opérations et d’assumer ses responsabilités d’Etat de pavillon.

La mise sur pied d’une Commission Nationale permettra le suivi de l’exécution de ces différentes conventions bilatérales, ainsi que la facilitation d’autres activités conjointes prioritaires pour les Comores dans le domaine du SCS de la pêche artisanale. Cela inclut notamment la mise sur pied d’un mécanisme de suivi des infractions que plusieurs institutions ont pour mandat de constater, afin de faciliter l’instruction des dossiers d’infraction et leur traitement administratif ou judiciaire.

L’atelier des Comores et les prochains en Tanzanie, au Mozambique, aux Seychelles, à Madagascar, au Kenya et à Maurice sont organisés sous le projet ECOFISH, un projet financé par l’UE et mis en œuvre par la COI. La composante du projet dédiée au SCS des pêches maritimes fournit un financement nécessaire aux opérations SCS conjointes du PRSP, le premier mécanisme de patrouilles régionales en Afrique établi en 2007.

 

Source : TMT