POLLUTION SILENCIEUSE PAR LES NAVIRES – PARTIE 2
Auteur : Aubin Médard MFOU’OU AWANA,
Géologue, Ingénieur en gestion intégrée des environnements littoraux et marins
« La prise en compte de l’environnement dans le développement portuaire s’inscrit d’emblée dans une trajectoire d’intérêts divergents : dans un port, a priori, le développement économique s’oppose aux intérêts environnementaux, c’est pourquoi on peut considérer les ports comme de potentiels lieux de conflits sur le littoral. Valérie Lavaud-Letilleul parle ainsi de « points noirs » sur le littoral » (Mariantonia LO PRETE, 2012).
Nous avons défini dans notre post précédent les « eaux de ballast », et donné leur importance dans la navigation. La suite de ce post sera consacré à donner des chiffres parlant (voir figure ci-dessus) sur ces eaux qui à notre avis constitue un danger pour nos côtes que nous qualifions de « pollution silencieuse ».
- Selon la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement « Environ 80% du commerce international transite par les ports et pour nombre de pays en développement, ce chiffre dépasse 90% » ;
- environ 10 milliards de tonnes d’eaux de ballast sont transporté chaque année (OMI) ; Ces eaux contiennent de nombreuses espèces invasives dites indigènes qui seraient à l’origine de plusieurs désastres écologiques ;
- 7000 espèces sont transportées chaque jour dans les eaux de ballast de par le monde entrainant de nouvelle invasion d’espèces ;
- 2.4 milliards de la population mondiale vivent à moins de 100 km des côtes selon l’Organisation des Nations Unies ; Aujourd’hui, selon l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN), plus de 60% de la population mondiale vit dans la grande zone côtière ; c’est-à-dire que 3,8 milliards de personnes résident à moins de 150 km du rivage.
Ces chiffres montrent à suffisance que le danger est bien permanent sur nos côtes, et va s’accentué au fur et à mesure que la monté du niveau de la mer se fera.
Dans le prochain post nous présenterons les types d’espèces envahissantes qui se déplacent dans les ports et qui constituent un risque ou alors des menaces pour la biodiversité indigènes.
A suivre