Port Autonome de Pointe-Noire : le coût et délais de passage portuaire au cœur de la réunion du Comité de pilotage

Le Comité de pilotage premier cadre formel d’échanges et de dialogue entre les acteurs de la place portuaire de Pointe-Noire, mis en place le 23 Octobre 2015 par le ministère des transports de l’Aviation civile et de la Marine marchande, a tenu le mardi 24 janvier 2022, une réunion sous l’autorité de son Président Séraphin Bhalat, Directeur Général du Port Autonome de Pointe-Noire, pour évaluer les résultats obtenus des travaux lancés en novembre 2015 dans le cadre du suivi du plan d’actions de facilitation et de simplification du passages portuaire de la marchandise et aussi poursuivre les réformes en vue de la fluidité des opérations relatives au coût et délais du passage portuaire.

Le Port Autonome de Pointe-Noire, évolue dans un contexte en mutation constante, qui exige de la part de ses dirigeants de la réactivité et de la proactivité, afin de demeurer compétitif et assurer une croissance durable. Une telle démarche requiert la définition de nouvelles orientations à long terme qui soient une réponse appropriée aux différentes contraintes qui structurent son environnement actuel et futur. En effet, à l’ère de la globalisation des échanges et au regard des stratégies développées par les principaux acteurs du commerce international notamment, les armateurs, les chargeurs et les Autorités publiques, les coûts et délais de passage portuaire se révèlent être l’un des éléments déterminants pour le choix d’un port, sa compétitivité et son attractivité en dépendent.

Au port de Pointe-Noire, comme d’ailleurs dans tous les ports, les intervenants de la chaine de passage portuaire font face, d’une part à la contrainte d’une juste rémunération de leurs services en fonction des coûts de production et d’autre part, à la nécessité pour un Etat de stabiliser son marché intérieur. Pour toutes ces raisons, la question des coûts de passage portuaire dépasse les missions traditionnelles des Autorités portuaires pour prendre une dimension nationale, voir sous régionale selon la taille du port.

Dressant à l’entame le bilan du diagnostic de la chaine de passage de marchandises effectué par la cellule technique du Comité de pilotage, le Directeur Général du Port Autonome de Pointe-Noire, Président dudit Comité a indiqué sans passer par le dos de la cuillère, que ce diagnostic avait mis en évidence la complexité des écueils qui gangrènent la chaine de passage portuaire. Ces écueils sont entre autres, les procédures redondantes ; le défaut de coordination des acteurs ; l’absence d’interface entre les systèmes d’informations ; les contrôles multiples et intempestifs le long du processus portuaire de sortie physique de la marchandise ; les interférences dans la circulation des flux ; l’encombrement des voies de circulation ; la léthargie de la communauté portuaire ; les attentes prolongées en rade.

Par ailleurs, poursuivant son adresse Séraphin Bhalat le Président du Comité de pilotage a reconnu que, grâce aux divers appuis de tous les acteurs tant publics que privés, le plan d’action élaboré et mis en œuvre a permis d’obtenir des résultats perceptibles, tels que la clarification du rôle des acteurs mandatés aux frontières par la création en mars 2019, d’un point de contrôle unique des marchandises à la sortie et à l’entrée du port, réduisant de facto, les contrôles à la sortie physique de la marchandise ; l’obligation de transfert électronique du manifeste depuis 2017 ; la signature dés 2016 d’un protocole d’accord sur l’interface des système d’informations ; la construction de nouvelles voies de circulation et l’élaboration d’un nouveau plan de circulation, permettant une meilleure orientation des flux dans l’enceinte portuaire ; la relance de la communauté portuaire ; la dématérialisation de la procédure de transbordement maritime ; etc…

Ces actions tous azimuts sus cités ont permis, a renchéri Séraphin Bhalat, de réduire drastiquement le délais de passage portuaire de la marchandise, de 26 jours au 31 décembre 2015 à 15 jours au 31 décembre 2021. Les résultats ainsi obtenus attestent la volonté de l’ensemble des membres du comité de pilotage de ne ménager aucun effort pour améliorer la compétitivité de la plateforme portuaire, afin de mettre le Port Autonome de Pointe-Noire à la hauteur des attentes de l’économie congolaise et sous régionale.

L’évolution du contexte d’exploitation des ports a poursuivi l’orateur, qui doivent s’adapter sans cesse aux changements induits par les évolutions du commerce international et la stratégie armatoriale exigent des membres du Comité de pilotage d’être prospectifs, anticipatifs, et réalistes, aux fins de toujours offrir aux usagers de la chaine de passage portuaire, des services de meilleures qualités à moindre coût. Au regard des obstacles et des dysfonctionnements qui minent encore malheureusement la chaine de passage de la marchandise notamment les coûts et les délais, Séraphin Bhalat a invité les membre du comité de pilotage à marcher dans l’unité, en vue d’ouvrir prochainement de nouveaux chantiers à savoir : la réécriture du règlement d’exploitation ; l’harmonisation des horaires de travail ; la mise en œuvre concrète des indicateurs de performance de passage portuaire et l’évaluation des coûts et délais ; l’accompagnement d’opérateurs économiques privilégiés ; l’amélioration des modalités de fonctionnement et de contrôle douanier sur les corridors ; la dématérialisation des étapes de validation du dossier de dédouanement jusqu’à la livraison ; la mise en place d’un système d’informations communautaire portuaire interfacé avec les autres systèmes d’informations intervenant dans la chaine de passage portuaire de la marchandise ; la gestion dématérialisée du contrôle de sortie de la marchandise de la zone portuaire au point unique de contrôle de passage ; la refonte du système de tarification des opérations portuaires. Concernant ce dernier chantier relatif aux coûts de passage portuaire, le président du comité, Séraphin Bhalat, a pris l’engagement de circonscrire dés le premier trimestre 2022, le périmètre d’une étude visant la refonte de la structure des tarifs des questions matérielles et administratives relatives au passage portuaire de la marchandise pour les arrimer au contexte de modernisation et d’amélioration des conditions d’exploitation du Port de Pointe-Noire. Cette étude couvrira entre autres : les tarifs de manutention et des opérations connexes, les frais portuaires, les frais de magasinage, les taux de fret, la parafiscalité, la rémunération des frais des commissaires agrées en douanes, la rémunération des transitaires

En somme la question du coût de passage portuaire, ainsi que celle de la compétitivité du Port dépassent le simple cadre de l’Autorité portuaire. Les dysfonctionnements relevés dans la chaine de passage portuaire alourdissent les délais de séjour des marchandises et renchérissent leurs coût de passage. Pour la gouverne, le comité de pilotage est l’organe permanent du comité national pour la facilitation et la simplification du passage portuaire. Il est présidé par le directeur général du Port Autonome de Pointe-Noire. Le Directeur Général des Douanes en est le vice –président. 

 

Par :  Antoine Dustell Mbama, Correspondant en République du Congo