La Direction Générale de la Marine Marchande du Congo (DIGEMAR) a participé à l’atelier régional sur le protocole de Londres à Casablanca au Maroc
De hauts responsables maritimes et environnementaux de huit pays d’Afrique, dont le Congo-Brazzaville représenté par le Directeur générale de la Marine marchande Christian Armel NKOU se sont retrouvés à Casablanca au Maroc pour discuter des avantages de la ratification et de la mise en œuvre du Protocole de Londres, pour la prévention et la protection du milieu marin contre la pollution par immersion de déchets et autres matériaux provenant des navires, des Aéronefs et des plates-formes.
Organisé dans le cadre du Programme intégré de coopération technique de l’OMI, et animé par des experts canadiens qui ont mis en lumière l’expérience de leur pays en matière d’immersion de déchets en mer, cet atelier de travail régional qui s’inscrivait dans le cadre des efforts continus de l’OMI, en vue de faire connaitre la contribution et de créer un dialogue sur des questions de gouvernance des océans plus spécifiques, avait pour objectif d’augmenter le nombre d’adhésion au dit protocole, maximisant ainsi les avantages qui peuvent être tirés de la mise en œuvre complète de cet instrument, notamment dans le contexte de l’agenda 2030, pour le développement durable.
Adopté en 1996, le Protocole de Londres a renforcé et modernisé les principes établis par l’instrument précédent. Il a entièrement révisé la réglementation, adhérent pleinement au principe de l’action préventive et interdisant tout rejet de déchets et autres matières, à l’exception de celles figurant sur une liste prescrite, pouvant être évaluées et faire l’objet de permis d’immersion. Le Protocole de Londres piliers essentiel de la protection du milieu marin, protège donc depuis plus d’une vingtaine d’années les océans du rejet inconsidéré et incontrôlé de déchets et autres matières. L’immersion non réglementée est donc interdite. Elle peut cependant être envisagée pour huit types de déchets à l’issue d’un processus rigoureux d’évaluation et de délivrance de permis. Il s’agit entre autre de déblais de dragage, de déchets de poisson, des matières géologiques inertes inorganiques, des navires et des plates-formes ou autres ouvrages artificiels en mer.
A travers une série d’exposés, de discussions en groupes et d’études de cas, l’atelier régional a abordé la nécessité de renforcer la capacité des petits Etats insulaires en développement et des pays les moins avancés d’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre afin de permettre la mise en œuvre du Protocole de Londres. L’élaboration de systèmes nationaux de suivi, d’évaluation, de conformité et d’application a également été discutée. Les participants ont reçu une introduction au Protocole de Londres en tant que cadre juridique pour la gestion de la pollution marine et ont examiné les obstacles éventuels à la ratification et à la mise en œuvre du traité. La présence active et remarquée de la délégation Congolaise à cette réunion de Casablanca n’est pas ex nilo. Car, elle participe de façon régulière et efficace aux activités de l’OMI à travers sa présence aux principales réunions de l’Organisation maritime internationale.
Munie d’une grande expérience et très outillée dans la gestion efficiente de l’environnement marin, la DIGEMAR participe à la gestion des crises maritimes en matière de lutte contre notamment les rejets illicites en mer et la protection du milieux marin. D’ailleurs elle est perçue comme tête de file pour le développement du secteur maritime de la sous-région. Sa participation en tant qu’administration de synthèse et centre de gravité de la gestion du secteur maritime national, à cet atelier régional illustre son rôle principal celui de mettre en œuvre les textes juridiques dont les conventions de l’OMI ratifiées par le Congo-Brazzaville, notamment la Convention de Londres de 1972 et son protocole de 1996 et de l’importance qu’elle accorde à la mer et à la navigation maritime.
Christian Armel NKOU, Manager de l’administration maritime congolaise a été largement sollicité et mis à contribution pendant les travaux pour apporter l’expérience du Congo dans l’immersion de déchets dans les eaux maritimes sous sa juridiction. Selon le Directeur Général de la Marine marchande, la participation de sa structure à cet atelier de Casablanca a été un franc succès, il en est sorti très satisfait au regard de la plus value qu’elle a apporté dans la gestion du secteur maritime du Congo : « L’atelier de travail sous régional de Casablanca a été un grand moment du donner et du recevoir, un renforcement des capacités des gestionnaires des administrations maritimes que nous sommes sur les tenants et les aboutissants du Protocole de Londres ».
Ce Protocole a-t-il renchéri offre de nombreux avantages : « La réglementation des activités d’immersion constitue une importante contribution à la protection du milieu marin, car elle permet de réduire le volume des matières polluées qui pourraient être immergées en mer ; le Protocole de Londres favorise les relations internationales en facilitant l’accès à d’autres organes internationaux et à des échanges de renseignements précis, il encourage le dialogue entre les Etats sur les questions relatives à la gestion côtière ; l’application du Protocole de Londres permet d’œuvrer à la réalisation des objectifs de développement durable ».
Pour la gouverne, le Protocole de Londres est un instrument dynamique tourné vers l’avenir. Les Etats parties qui l’ont signé, ont l’obligation générale de protéger le milieu marin de toutes les sources de pollution. Le Congo-Brazzaville s’y attèle par le biais de la Direction générale de la Marine marchande qui a l’habilitation pour promouvoir la politique du gouvernement en matière maritime. Son ambition quotidienne étant l’avenir maritime de la République du Congo. Une restitution des conclusions dudit atelier au profit du personnel de la DIGEMAR est prévue dans les jours à venir une fois toutes les conditions de faisabilité réunies.
A noter que cet atelier de travail régional, auquel ont participé la Cote d’Ivoire, le Gabon, le Maroc, la Mauritanie, la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Sénégal et le Togo, s’est déroulé juste avant la quarante sixième réunion du groupe scientifique de la Convention de Londres et de la dix-septième réunion du Groupe scientifique du Protocole de Londres.
Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo