LA PREMIERE EDITION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES FEMMES DU SECTEUR MARITIME CELEBREE AU CONGO BRAZZAVILLE

Instaurée par la résolution n° 1170 de l’Organisation maritime internationale (OMI), lors de sa 32e Assemblée générale tenue en décembre 2021 à Londres, pour être célébrée le 18 Mai de chaque année, la journée internationale des femmes du secteur maritime a été célébrée dans sa première édition, en différé à Pointe Noire, le 19 Mai 2022 sous le patronage de Jean Marc THYSTERE TCHICAYA, Ministre des Transports, de l’Aviation Civile et de la Marine Marchande.

Au niveau international, cette première édition de la journée internationale de la femme du Secteur Maritime a été célébrée sous le thème «  Formation – Visibilité – Reconnaissance : soutenir la mise en place d’un environnement de travail exempt d’obstacles ». Cependant au niveau national en République du Congo, le thème  retenu en rapport avec le thème international est « La place de la femme congolaise dans le secteur maritime  ». L’objectif ainsi visé est de promouvoir l’intégration des femmes dans la communauté maritime, à bord des navires et dans l’ensemble du secteur à des postes de responsabilités.

Comme de coutume, l’entame des activités auxquelles ont pris part les femmes de tous les horizons du secteur maritime congolais a été marquée par deux allocutions ; celle de bienvenue prononcée par le Directeur Général de la Marine Marchande, Christian Armel NKOU et de circonstance prononcée par le Ministre des Transports, de l’Aviation Civile et de la Marine Marchande, Jean Marc THYSTERE TCHICAYA.

Dans son mot de bienvenue, Christian Armel Nkou a montré la place que joue la femme dans le secteur maritime à travers la restitution qu’il a faite des conclusions de l’atelier régional des chefs des administrations maritimes, organisé par le Mémorandum d’Entente sur le contrôle des navires par l’Etat du port dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (MoU d’Abuja),  auquel il a pris part, tenu à Lagos au Nigeria du 9 au 11 Mai 2022 en synergie avec l’Organisation Maritime Internationale. Atelier animé par deux Experts dont une femme, Madame MFONG EKONG USORO de nationalité nigériane, ancienne Secrétaire générale du MoU d’Abuja et première femme a avoir assumé cette fonction. A ce même atelier a-t-il signifié, des recommandations ont été adoptées au nombre desquelles, celle qui consiste à promouvoir et à mettre en œuvre la Résolution de l’Assemblée Générale de l’OMI sur l’inclusion des femmes par le biais d’opportunités de formation des inspectrices de contrôle des navires par l’Etat du port et par l’Etat du pavillon et d’une promotion à des postes de décision.

Aussi, le Directeur Général de la Marine Marchande a saisi ce moment solennel pour rendre un hommage mérité à une jeune femme congolaise pour s’être distinguée au milieu de plusieurs :

« Je voudrais aussi saisir cette opportunité pour rendre hommage à une jeune femme qui fait honneur à notre pays, en l’occurrence madame BATCHI NDOULOU INES Marina, cadre supérieur à la direction générale de la Marine Marchande, la seule à avoir réussi au test d’entrée à l’institut de Droit Maritime International (IMLI), à Malte, au titre de l’année académique 2021-2022. Sans risque de me tromper, elle est la première femme congolaise à intégrer ce Centre mondialement reconnu pour la formation des spécialistes en droit maritime ».

Promouvoir la prospérité professionnelle des femmes et leur autonomisation dans le secteur maritime permet un avenir durable et meilleur a dit le ministre des transports dans son allocution d’ouverture. Mais, faisant référence à la place de la femme dans le secteur maritime, le ministre a fait remarquer la sous représentativité des femmes dans ce secteur :

« Cependant, le secteur maritime figure encore parmi les secteurs d’activités où les femmes sont sous représentées, avec très peu de modèle référentielle, permettant aux jeunes filles d’aspirer à devenir dirigeantes dans le secteur des transports ». 

Pour mémoire a t il renchérit , « notre pays, des indépendances à ce jour, n’a connu que trois grandes femmes qui se sont brillamment illustrées à la tête de structure maritime. C’est donc ensemble que nous devons lever les freins au recrutement, à la formation et à la promotion des femmes du secteur maritime, de façon à leur donner davantage de visibilité par leur implication effective au sein de la sphère de décision des instances maritimes  ».

Au cours des travaux qui ont suivi, trois panels animés par certaines d’entre les femmes ont fait l’objet d’échange et de partage d’expériences notamment d’une part, le panel sur les challenges et retour d’expériences à travers lequel, elles ont pu mettre l’accent sur la nécessité de sensibiliser et de former la jeune fille congolaise, la femme professionnelle du secteur maritime et évoquer les difficultés que rencontrent les femmes dans leur accession aux postes de responsabilités  et d’autre part le panel sur la sensibilisation des jeunes filles aux métiers de la mer qui a été illustré par un film réalisé sur le lieu de travail de certaines femmes. Un véritable moment d’enrichissement qui a permis aux participantes de mieux connaitre le secteur maritime et ses métiers.

Au terme de cette journée riche en débats constructifs et fructueux en conclusions grâce aux témoignages vivants faits par des jeunes femmes déterminées, passionnées et battantes ; témoignages qui vont constitués des repères pour les futures générations, les participantes ont formulé trois recommandations relatives à la représentativité de la femme du secteur maritime et portuaire dans les sphères de décisions ; à la promotion de la prospérité professionnelles et leur autonomisation dans le secteur maritime pour permettre un avenir radieux ; à la sensibilisation et la facilitation à la formation aux métiers de la mer.

Prenant acte des conclusions issues de cette journée de la femme maritime, Jean Marc THYSTERE TCHYCAYA, le ministre des transports a déclaré mener la bataille pour une amélioration quantitative des femmes nommées à des postes de décisions dans le secteur maritime : «  la part des femmes nommées à des postes de responsabilité dans l’administration maritime doit être améliorée de façon significative et cette grande bataille, nous la mènerons
ensemble !  »

Cette journée, la première, totalement consacrée à la femme maritime, a déclenché un nouveau cycle de concertation et de réflexion sur la visibilité efficiente de la femme exerçant dans le secteur maritime et portuaire du Congo Brazzaville.

 

Par Antoine Dustell Mbama, Correspondant de Maritimafrica en République du Congo