Lutter contre les déchets plastiques rejetés en mer aux niveaux national et mondial
Évaluer le problème, élaborer un plan d’action national, réglementer et sensibiliser. Ces mesures sont essentielles pour lutter contre les sources marines de déchets présents dans le milieu marin.
Le Projet de partenariats GloLitter, mis en œuvre par l’OMI en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a été le premier projet mondial axé sur les déchets de source marine présents dans le milieu marin à suivre ces étapes. Il a soutenu 10 pays partenaires principaux et 20 pays partenaires. Sept plans d’action nationaux ont été publiés pour lutter contre les déchets plastiques présents dans le milieu marin qui proviennent de la navigation et de la pêche, et d’autres sont en phase finale d’élaboration.
M. Amparo Perez-Roda, Responsable chargé de la pollution due aux opérations de pêche, Équipe chargée de la technologie et des opérations de pêche, Division des pêches et de l’aquaculture de la FAO, a déclaré lors d’une manifestation parallèle (5 juillet) à la session du Comité de la protection du milieu marin de l’OMI (MEPC 80), que les engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés sont une source importante de déchets plastiques présents dans le milieu marin.
En tant que pays composé de « petites îles et de grands océans », avec de nombreux bateaux de pêche dans sa zone économique exclusive (ZEE), le processus a été difficile à Vanuatu, selon M. Lloyd Fikiasi, Commissaire adjoint chargé des affaires internationales et juridiques de l’Autorité de sécurité maritime de Vanuatu, et Point de contact national GloLitter à Vanuatu. Il a souligné la nécessité d’impliquer toutes les agences nationales concernées, y compris celles chargées de la navigation et de la pêche.
« Avec le soutien du Projet GloLitter, nous sommes en train de finaliser notre plan d’action national. Une fois finalisé, il fournira des orientations à toutes nos agences nationales pour qu’elles intègrent la lutte contre les déchets plastiques marins », a déclaré M. Fikiasi.
Madagascar a été l’un des premiers pays à élaborer son plan d’action national dans le cadre du projet. M. Adonis Tafangy, Chef de la délégation malgache, Directeur des affaires juridiques, internationales et environnementales de l’Agence portuaire, maritime et des voies navigables de Madagascar, a rappelé la nécessité d’impliquer toutes les parties prenantes.
Il a souligné le défi que représente la collecte de données dans un premier temps, comme l’identification du nombre de navires de pêche disposant d’une licence pour pêcher au large de Madagascar, et le fait de savoir si les engins de pêche sont importés ou fabriqués localement. Interrogé sur la manière de traiter le problème des filets de pêche rejetés en mer, il a déclaré : « Cette question est abordée dans le plan d’action national. Il s’agit de réglementer, de sensibiliser et de promouvoir les bonnes pratiques. »
Le Projet de partenariats GloLitter réunit l’OMI et la FAO, avec le soutien financier du Gouvernement norvégien et les contributions des Gouvernements de l’Australie et du Royaume d’Arabie saoudite.
Mme Tamara Barabadze, Responsable du Projet de partenariats GloLitter, Département des partenariats et projets de l’OMI, a déclaré que le Projet GloLitter a vu les pays s’engager à grande échelle sur l’importance de la lutte contre les déchets marins aux niveaux mondial, régional et national, ce qui a donné lieu à un portefeuille croissant de projets conjoints OMI-FAO, en cours et planifiés, dans ce domaine.
« Les défis posés par les déchets plastiques provenant des transports maritimes et de la pêche sont certes importants, mais grâce à de bons partenariats, ils ne sont pas insurmontables », a déclaré M. Jose Matheickal, Chef du Département des partenariats et projets de l’OMI.
Le projet RegLitter (2023-2027), soutenu par le Gouvernement de la République de Corée, se concentrera sur les pays de la région Asie, en soutenant la mise en œuvre des plans d’action nationaux élaborés dans le cadre de GloLitter. Il aidera les autres pays de la région à élaborer et à mettre en œuvre leurs propres plans d’action nationaux et à lancer des projets pilotes sur l’évaluation des catégories et des quantités de déchets plastiques présents dans le milieu marin, tout en soutenant davantage de partenariats régionaux.
Le Projet PRO-SEAS (Plastic Reduction in the Oceans : Sustaining and Enhancing Actions on Sea-based Sources) est actuellement en cours de développement avec le soutien du Fonds pour l’environnement mondial par l’intermédiaire de la FAO. Il est prévu qu’il couvre la période 2025-2029. S’il est confirmé, l’objectif sera de s’appuyer sur les réalisations de GloLitter et d’aider cinq ou six pays à mettre en œuvre des plans d’action nationaux déjà existants.
PRO-SEAS visera à apporter une nouvelle dimension en utilisant l’approche de l’économie circulaire, en reliant les agences de transport maritime et de pêche aux systèmes nationaux de gestion des déchets afin d’assurer une gestion durable des déchets plastiques de source marine. PRO-SEAS visera à soutenir la recherche afin d’estimer les catégories et les quantités de déchets plastiques rejetés dans le milieu marin dans les pays sélectionnés.
Source : OMI